DANS LA RÉGION AF-PAK |
octobre 2014
La situation empire au Pakistan et en Afghanistan,
la région Af-Pak. Alors que plusieurs manifestations violentes
se sont déroulées au Pakistan, linfluence
des groupes jihadistes ne cesse de croître dans le nord
ouest, à la frontière de lAfghanistan. Ce
sont les informations que nous venons de recevoir de lun
de nos contacts dans la région. De plus, signale ce correspondant,
certains éléments de larmée et des
services de renseignement (lISI) exercent un double jeu
qui sapparente à la haute trahison en soutenant
certains réseaux jihadistes. Parmi les structures ralliées à lEI (Etat islammique), figure Lal Masjed (la Mosquée rouge), située au centre dIslamabad, à 500 mètres de lHoliday Inn (2). Son directeur sappelle Abdul Aziz Ghazi. Il a aussi sous son autorité un réseau décoles coraniques. Dautres se sont ralliés à Al-Nosra, comme Jaish-e-Mohammad (lArmée de Mahomet) ou le Lashkar-e-Taiba, le Sipah-e-Sahaba etc... Plus grave, des pays étrangers considérés comme amis sont, selon notre contact, en relation avec ces groupes. Le Qatar soutient le réseau de lEI et lArabie Saoudite celui dAl-Nosra. Au mois de juin, les EAU (Émirats Arabes Unis) et le Bahreïn, pourtant peu suspects de menées jihadistes, ont donné de largent à des islamistes pakistanais pour les envoyer combattre en Syrie. Depuis le début de lannée, larmée pakistanaise, sans doute préoccupée comme les EAU et le Barheïn par linterventionnisme croissant de lIran aux côtés de Damas contre les sunnites (3), entraîne des hommes issus des milieux jihadistes mais venant du Pendjab, région du Pakistan plus tranquille. Elle les envoie ensuite combattre en Syrie aux côtés de lEI ou de Al-Nosra. Lentraînement a principalement lieu au Sud Waziristan, sur le territoire de la tribu des Mehsud.
Les Indiens ont leur part de responsabilité. Ils sont en effet très présents dans les provinces du Ningarhar et de Khost, dans lest de lAfghanistan à la frontière du Pakistan, où leurs entreprises et leurs ONG lancent des projets dexploration minières. Ils y recrutent aussi des jeunes gens pour les envoyer étudier en Inde. Quand ceux-ci reviennent, ils constituent lavant-garde dune opinion anti-pakistanaise en décalage avec le sentiment local, pro-pakistanais chez les Pachtouns du sud. Mais il y a plus grave. Des groupes du TTP (Terik-e-Taliban Pakistan), les Taliban pakistanais, avaient été retournés par lISI (les services pakistanais) qui leur avait fait des promesses. Ces dernières nayant pas été tenues, ces groupes dissidents du TTP se sont révoltés contre les forces gouvernementales pakistanaises. Ils ont trouvé asile dans les régions du Nangarhar et de Khost, où sont implantés les Indiens. Là, avec lindispensable feu vert des Américains, ils sont soutenus, financés et armés par les services secrets de New Delhi qui facilitent leurs attaques contre les forces gouvernementales pakistanaises. Certes, les Américains trouvent là loccasion de se venger du double jeu des services pakistanais. Quant aux Indiens, ils sont ravis de causer des difficultés à leur ennemi traditionnel, le Pakistan. Néanmoins, ces tactiques de harcèlement ont aussi pour conséquences damplifier la paranoïa dIslamabad en lui donnant le sentiment dêtre encerclé. Cela ne le conduit pas à cesser ses relations incestueuses avec les mouvements jihadistes mais au contraire à les amplifier pour se protéger. Comme nous la dit un général pakistanais pour justifier lutilisation de groupes radicaux : « Ils sont pour nous comme une armée de réserve » (4). (1) Il sagit de mouvements jihadistes
implantés en Syrie et en Irak. LEI (Etat ilamique)
ou Daech a annoncé la création du califat. |
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