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avril 2009
Les 26 et 27 mars 2009, Nicolas Sarkozy sest rendu en République démocratique du Congo (RDC), au Congo dit Brazzaville et au Niger. Avec notre Président, cest un peu les bandes dessinées de notre enfance que nous retrouvons. Au départ pour Kinshasa, son avion ne voulait pas décoller. Le moteur gauche avait pris feu en roulant sur la piste. On imagine léclat de rire du Président Joseph Kabila apprenant la raison du retard de son homologue français. Ce dernier, malgré la distance, a dû entendre le Congolais sesclaffer. Il a retourné sa colère contre la piétaille et ordonné un rapport sur lincident et une double enquête, militaire et civile. Il na pourtant connu rien dautre que ce que nous affrontons quotidiennement dans nos trains et métros. Ce nétait pas fini. Débarquant à Kinshasa, il lui a fallu avaler une pilule amère. Contrairement aux usages dhospitalité des Présidents africains, Kabila ne lattendait pas à laéroport. Tout aussi inhabituel, la foule navait pas été appelée à se masser, armée de petits drapeaux bleus blancs rouges, pour chanter la Marseillaise tout le long de la route. Cest quen RDC, on se souvient. A la mi-janvier, en pleine attaque du Kivu, dans lest du pays, par des rebelles stipendiés par le Rwanda voisin, Sarkozy avait commis un impair. Il avait évoqué le Rwanda « pays à la démographie dynamique et à la superficie petite » comparé à la RDC « pays à la superficie immense et à lorganisation étrange des richesses frontalières ». Plus dun a vu là un appel au partage des ressources minières du Kivu, en RDC, avec le Rwanda voisin. A Kinshasa, on na pas apprécié. Face au camouflet infligé par Kabila, Sarkozy ne sest pas moins vu obligé de ravaler son orgueil puisque, pendant son séjour, Areva, le groupe nucléaire français, signait un important accord pour exploiter luranium du pays. Or, le contrat ne porte pas seulement sur la région du Shaba (ex-Katanga) mais sur tout le territoire de la RDC. Passant le fleuve Congo, notre Président se rendait ensuite à Brazzaville. Là, on avait mis les petits plats dans les grands. Triomphalement installé aux côtés du Président Denis Sassou NGuesso, le premier Français sest fait acclamer en traversant la ville. Puis les grands principes ont été évoqués : « La démocratie et les droits de lHomme font partie de notre héritage commun », a affirmé notre Président. Exercice obligé à condition de ne pas insister, dans un pays où le chef de lEtat totalise 25 années passées à la magistrature suprême. Certes, pendant une demi-heure, Sarkozy a rencontré des représentants de lopposition congolaise, mais pas un mot na été dit à la presse à propos de la mort de Bruno Ossebi. Jouissant de la double nationalité française, cet opposant insistait pour voir aboutir, en France, une plainte pour « recel de détournement de fonds publics » déposée, entre autres contre Sassou NGuesso. Le 21 janvier dernier (2009), un incendie se déclenchait dans sa maison, provoquant la mort de sa compagne et de ses filles. Transporté à lhôpital militaire, son état sétait stabilisé et lon préparait son rapatriement en France pour le 2 février. Il est mort brusquement dans la nuit du 1er au 2. On ne connaît pas la cause de son décès et aucune autopsie na été ordonnée. Faut-il lier le silence de nos dirigeants à la fourniture, par le Congo, de pétrole à la France ?
Avec le séjour au Niger, Sarkozy a mangé son pain blanc. Depuis quarante ans, ce pays fournit le plus gros de luranium consommé par la France pour ses réacteurs nucléaires. Un nouveau contrat a été signé, pour un montant de 1,2 milliard deuros dinvestissement. Il est vrai, à Niamey, on ne peut rien refuser à Areva, qui est le deuxième employeur, après ladministration du pays. Quant aux droits de lhomme, ils ny sont pas, loin de là, plus menacés quailleurs en Afrique. Lhonneur est donc sauf... En résumé, le voyage de Sarkozy en Afrique se sera déroulé sous le signe de lénergie. Une conclusion, nous en sommes sûrs, qui ne saurait lui déplaire ! Un bon moyen, ce voyage de Sarkozy, pour masquer le «oui » à la départementalisation, voté à Mayotte le 29 mars 2009 sans demander leur avis aux Français. Ils vont pourtant devoir payer pour 250 000 îliens, dont plus dun quart de clandestins. |
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