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Nous naurons pas lhypocrisie de nous joindre à la cohorte des pleureuses, même si nous nous recueillons en esprit sur la dépouille de lhomme. Il y a eu dans sa vie trop demportements en faveur du mal quil prétendait combattre et trop de silence face à certaines injustices. Souvenez-vous ! Ses parents étaient des sionistes de gauche dEurope de lEst immigrés en Palestine au début des années 20. Revenus de leur expérience, ils rejoignirent lEurope en 1933 ou le père, Rubin, se fit espion du GRU, les services de renseignement de larmée soviétique. Il mourut en 1940 dans le naufrage dun bateau navigant pour le Canada. La mère quitta Boulogne-Billancourt où elle vivait, pour se réfugier en zone libre, avec ses trois enfants, et rejoignit la Résistance. En 1941, ils échappèrent de peu à la déportation. Le plus important reste dans les positionnements de Glucksmann mesurés à laune des principes dont il se prétendait le défenseur. Il se voulait pur et dur, soutien des grandes causes, de la liberté et, toujours, du côté des victimes. Il commença sa vie dhomme dans la proximité du parti communiste avant de militer avec les maoïstes et de devenir un inconditionnel de Mao Tsé Toung. Tout en nuances, il va jusquà qualifier la France, sous le gouvernement de Georges Pompidou, de régime fasciste. Il lui faudra arriver à lâge de 37 ans, en 1974, pour comprendre, sous le poids des révélations de Soljenitsyne, que le marxisme a engendré un monstre, lUnion Soviétique. Il tourne alors casaque et mute en inconditionnel de lanti-communisme. Il devient aussi un défenseur intransigeant des droits de lhomme. En 1979 on le voit même, avec Raymond Aron et Jean-Paul Sartre venir défendre devant le Président Valéry Giscard dEstaing la cause des « boat-people », les réfugiés vietnamiens. Avec la chute de lURSS, au tournant des années 90, on comprend néanmoins ses engagements plus anti-russes, voir anti-slaves, que purement anti-communistes. Ainsi, en 1999, il soutient loffensive de lOTAN contre la Serbie, il se fait lavocat du peuple tchétchène face à Moscou et plus tard se posera en défenseur de la Géorgie mise en difficulté par la Russie. Bien sûr, à chaque fois, il prend argument des Droits de lhomme, fût-ce de façon bancale, comme en Serbie. Mais quand en 2003, il soutient
loffensive américaine en Irak, en 2011,
celle de Nicolas Sarkozy en Libye, on voit bien
quil a basculé avec armes et bagages du côté
de Washington. Du reste, son soutien au candidat Sarkozy
aux présidentielles de 2007 confirme bien cet engagement.
Dans « Libération » du 10 novembre 2015, le journaliste Johan Hufnagel se voit obligé de poser la question à Bernard-Henry Lévy, interviewé pour faire léloge du défunt : pourquoi la Bosnie, le Rwanda, le Kosovo, la Tchétchénie, lAfghanistan, lUkraine, mais « jamais de prise de position en défense des Palestiniens ? » Réponse évasive. Finalement, dans toute sa vie, Glucksmann naurait-il pas été fidèle quà une seule cause, celle dIsraël ? |
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