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novembre 2013
Il aura fallu deux ans pour que les langues des initiés se délient. Il y a de la peur dans cette manière docculter les faits. On le comprend dautant mieux que les commanditaires de lune des plus grosses attaques informatiques connues nont pas été identifiés. Tout commence par des courriels piégés. Ils contiennent des « chevaux de Troie », ces virus informatiques qui pénètrent dans les ordinateurs reliés à Internet, pillent les informations et les renvoient aux attaquants. La méthode est connue. Mais cette fois lattaque vise 600 cibles réparties dans 22 pays. Celles-ci appartiennent aux domaines civils et militaires : le constructeur automobile Porsche, laéroport indien dHyderabad, des groupes politiques pakistanais, une entreprise de télécom en Norvège, mais aussi des sociétés suisses, comme un cabinet conseil ou une marque de luxe. Beaucoup dentreprises refusent de parler. Elles craignent un effet pervers auprès de leurs clients qui risquent de perdre confiance. Lenquête avance pourtant un peu. Guido Rudolphi, un limier suisse spécialisé sur Internet, pointe du doigt une importante société indienne, Appin Security Group, qui travaille dans le domaine de la sécurité informatique. Les dirigeants de lentreprise admettent du bout des lèvres que leur matériel a été le vecteur des attaques. Après moult arguties, ils finissent, le 8 mai 2012, par livrer le nom du donneur dordres, un certain Steven S. . Ce nom saccompagne de celui dune
banque, la Wells Fargo, et du numéro de compte de S.,
le 20 120 106 000 Les détectives suisses tentent de retrouver lhomme. Peine perdue. Son téléphone ne répond pas et il ne se rend jamais à la maison supposée être son adresse. Seule trace de lui restée sur Internet, une étude sur les dangers du finance-ment du terrorisme... dans la bibliothèque du Département de la sécurité intérieure des États-Unis. S. existe-t-il ? Puis, nouvelle surprise, les Indiens décrètent par la voix dun avocat suisse, ne rien savoir de S. et navoir aucune connaissance des attaques informatiques lancées en septembre 2011. Un peu maladroit... et étrange. Qui a donc financé les attaques de septembre 2011 ? Les services de renseignement dun État, pourquoi pas ceux des États-Unis ou de lInde, un groupe terroriste, une firme industrielle à la recherche dinformations ou, il faut sattendre à tout, Appin Security Group elle-même pour semer la panique et obtenir de nouveaux clients ? Pourquoi aussi le choix de septembre 2011 ? |
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