N’y avait-il pas de Français
à bord de la voiture 12 du Thalys ?

septembre 2015

Le 21 août, Ayoub El-Khazzani, un Marocain, monte dans la voiture 12 du Thalys, portant dans sa valise un Kalachnikov, un pistolet Luger de 9 mm, un cutter et, semble-il, un bidon d’essence. Il entre dans les toilettes avec sa valise et ressort le fusil d’assaut en main.

Son intention de nuire ne fait pas de doute. Six hommes vont essayer de l’immobiliser. Trois d’entre eux y parviendront. Sur ces six hommes, on compte un jeune Français prénommé Damien, un Britannique et quatre Américains. Cela fait bien peu de Français !
Certes, dans la voiture voisine, l’un de nos compatriotes va faire parler de lui. Un acteur, Jean-Hugues Anglade. Héroïquement, de son aveu, serré avec d’autres passagers contre la porte de la motrice « nous tapions dessus, dit-il, nous criions pour que le personnel nous laisse entrer ». Mais aussi courageux que lui, de l’autre côté de la porte, personne ne bouge.

Il a alors un premier rôle vedette : il tire le signal d’alarme, affirme-t-il. Il parvient même à se blesser en faisant ce geste. Étrangement, le contrôleur dit lui aussi avoir tiré le signal. Il fallait bien être deux pour un tel acte.

Nul ne peut prévoir comment il se comportera pris dans un scénario d’horreur. Néanmoins, s’il n’y a pas de loi obligeant à l’héroïsme, le bon sens commande la pudeur quand on a senti ses entrailles se liquéfier.

Force est cependant de constater la relative passivité des Français de la voiture 12. Hélas ! Cela illustre bien un constat de tous les jours : le courage, le patriotisme authentique, le sens du sacrifice ne sont plus des vertus très pratiquées en notre douce France. Comment s’en étonner ?

Qu’un héros surgisse et, le plus souvent, on tait sa bravoure. Par exemple pour nos soldats qui reviennent d’Afghanistan. Pensez donc, « ils sont payer pour mourir ces gens-là ! » Et puis, un militaire, cela éveille toujours la méfiance chez les bien-pensants.
Eh ! Bien, aujourd’hui, nous voilà au pied du mur. Une guérilla nous a été déclarée sur notre sol. Pour le moment, elle ne fait pas beaucoup de morts mais peut nous surprendre à n’importe quel moment et n’importe où. Or, les forces de sécurité ne peuvent pas être partout. Même avec la meilleure volonté du monde, elles ne peuvent pas assurer le risque zéro.

Certains préconisent des contrôles systématiques dans les gares : pour le moindre déplacement, il faudrait arriver une ou deux heures avant et le prix du billet sans doute doublerait, pour payer les services de sécurité. Impossible !

En revanche, l’initiative de la SNCF de mettre en place un numéro de téléphone spécial, pour signaler les comportements agressifs ou les débuts d’attaques, nous semble une bonne idée.
Encore faut-il organiser cela avec d’autres précautions : par exemple encourager les jeunes à pratiquer les arts martiaux, accorder quelques ports d’armes à des gens sûrs selon des règles strictes, développer un réseau d’informateurs formés à l’observation pour détecter et signaler les actions suspectes etc...

Avant tout, il faudrait changer l’état d’esprit de nos concitoyens. Que nous sortions de notre culture de lâcheté, de paresse et de laissez-aller. Mais pour cela, il faut le vouloir.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 

 
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