Le 19 avril 2009,
Abdelaziz Bouteflika prêtait serment pour un troisième
mandat présidentiel. Élu avec 90,24% des suffrages
exprimés, il a bénéficié dun
score de dictature bananière.
Tout avait été
mis en oeuvre : intimidation des
votants, propagation du mythe
de lhomme providentiel en
la personne de Bouteflika et difficultés de réunion
opposées aux autres
candidats.
Tout étant faussé,
les grands partis de lopposition ont préféré
ne pas présenter de candidats. Dans une parodie de démocratie,
des inconnus ont servi de faire valoir à Bouteflika.
Il y a beaucoup de faux-semblants
en Algérie. Citons les plus criants :
- Le
pouvoir dit combattre les islamistes armés. Le GSPC, qui serait affilié
à Al-Qaïda, continue pourtant de semer la
mort. Or, Abderrazak
El-Para, lun des chefs de lorganisation,
intercepté au Tchad et livré à lAlgérie
en 2004, a été condamné par contumace
alors quil se prélassait dans une caserne de larmée.
- Alger se fait passer pour un régime
laïc. Pourtant,
depuis septembre 2005, lenseignement de la charia
est obligatoire dans lenseignement secondaire. En outre,
par ordonnance présidentielle du 28 février
2006, assortie dune loi datée du 17 avril
de la même année, les personnes incitant des musulmans
à se convertir à une autre religion sont passibles
dune peine de prison de deux à cinq ans. Depuis,
plusieurs procès ont eu lieu sous cette inculpation.
- En
dépit dun prétendu respect des identités, la Kabylie et son particularisme
continuent de nourrir la colère dAlger.
Nous craignons une manipulation
annonçant une répression sanglante. De manière
étrange, le pouvoir a laissé des missionnaires
protestants américains convertir plus de 50
000 Kabyles. Dans le même temps, comme nous avons vu,
il durcit la législation contre les conversions.
Alger cherche-t-elle ainsi
à dresser les factions les unes contre les autres ?
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