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1/ Il sest isolé pendant plus dun an des autres pays en méprisant lautorité des Nations unies. Parti en guerre sur laffabulation des armes de destruction massives irakiennes, il na pas écouté les conseils de la « vieille Europe. » Croyant avoir raison contre tous, il sest retrouvé seul à avoir tort. Quenfin, comme le suggéraient LAllemagne, la France et la Russie, il accepte aujourdhui une conférence sur lIrak rassure médiocrement. Car, là-bas, sur les berges du Tigre et de lEuphrate, où les chiites avaient salué le renversement de Saddam, à coups dignorance et dincompréhension des murs locales, il a retourné contre lui une communauté pourtant favorable à son intervention. 2/ Il use de faux prétextes. Celui des armes de destruction massives étant tombé, il invoque le droit, pour justifier son agression, quand son seul argument est la force. Il parle dune menace militaire de lIrak contre lAmérique, quand autrefois, surarmé, ce pays se révéla incapable de gagner la guerre contre lIran. Il prétend avoir attaqué pour faire rendre gorge à un dictateur quand, de la Libye au Turkménistan, il traite avec les pires autoritarismes en échange de leur pétrole et laisse indemne la Corée du Nord pourtant puissance nucléaire. 3/ Il disperse ses forces et les met ainsi en péril, attaquant en Afghanistan et en Irak, installant des bases militaires de lAlgérie à lAsie Centrale en passant par le Qatar, menaçant la Syrie, le Soudan et lArabie Saoudite. Même ses ambassades deviennent des camps retranchés. Bientôt ses diplomates devront troquer la tenue de soirée contre le gilet pare-balles. 4/ Il étend le terrorisme au lieu de le réduire. Avec larrivée de ses troupes en Irak, il a libéré les mauvais génies en disloquant larmée et ladministration du pays. Depuis, la violence a décuplé. Autrefois inexistants, plusieurs fois par jour des attentats tuent des Irakiens. A labri des exactions sous Saddam, les étrangers risquent la prise en otages et légorgement. La Mésopotamie, sous autorité américaine, est devenue le nouveau et principal foyer du terrorisme international. Donnant en apparence raison aux émules de Ben Laden, comme lui, Bush construit le décor dune guerre mondiale entre lOrient et lOccident. Servant les plans de son ennemi, il pousse de plus en plus de jeunes musulmans, rendus fous de colère et de désespoir, dans les bras des recruteurs de lislam radical. Pire, au spectacle des abominations commises à Abou Ghraib ou des milliers de victimes civiles des bombardements journaliers des Américains, les masses musulmanes crient leur haine contre la première puissance mondiale. Leurs dirigeants, perçus comme les complices de lAmérique, sont associés dans la même exécration. Résultat, des prises de pouvoir orchestrées par les islamistes radicaux sannoncent. Le Pakistan est menacé. LEgypte et lArabie aussi. 5/ Courant trois lièvres à la fois, Bush néglige le seul objectif raisonnable, le terrorisme. Celui-ci ne lui sert plus que dexcuse pour étendre sa puissance, comme au Sahara algérien, là comme ailleurs pour affirmer son contrôle sur le pétrole. Et même sur ce plan là, il échoue. En Irak, à cause des sabotages répétés des installations, lexportation de lor noir couvre à peine le coût de loccupation. La revanche du général Hiver sannonce terrible. Le prix du baril sest envolé, doublant déjà sa valeur en moins dun an. 6/ Devenu aveugle à force découter des prêcheurs intégristes, Bush ne voit pas les causes de la haine contre lAmérique : sa superbe, ses injustices et, plus que tout, son soutien à Israël, cause première de toutes les colères du monde musulman. Sous la pression de lAmérique, les musulmans ne comprennent pas tant de sévérité à leur endroit, quand les mêmes crimes, perpétrés par lEtat hébreu, sont passés sous silence. Quand Sharon et ses amis peuvent mépriser les décisions des Nations unies, violer les frontières, sarmer en nucléaire, tuer femmes et enfants, détruire les habitations et se servir contre les Palestiniens de larme de la faim. 7/ Bush nagit plus, il réagit. Les Etats-Unis ont épuisé leurs réserves de pétrole; il réagit en tentant de semparer par la force de ce dont il a peur de manquer. Son pays est la cible de lattaque du 11 septembre; il répond en dépêchant les éléphants de son armée pour chasser les moustiques du terrorisme. La France lui demande de réfléchir avant dagir; il prend cela pour une trahison et ordonne à ses sbires dabreuver ce pays dinsultes pour le punir. Enfin, quand lIrak refuse loccupation, Bush réplique en bombardant ses villes.
ancien conseiller spécial auprès du Directeur général de lUNESCO Auteur de:
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