À propos du départ du chef de station de la CIA à Islamabad

Début décembre, Jonathan Banks, patron de la CIA au Pakistan, était évacué pour raison de sécurité. Un Pakistanais présenté comme un journaliste par certains, comme un simple habitant de la zone tribale par d’autres, est à l’origine de cette évacuation.

Ce quidam s’appelle Karim Khan, comme l’a dit la presse. En fait Karim Khan Waziristani selon nos sources. Toujours comme l’a déclaré la presse, il a porté plainte pour assassinat contre Jonathan Banks, à la suite de la mort de son fils et de son frère, tués par un tir de « drone » américain sur le territoire pakistanais. La CIA a décidé l’évacuation de Banks, son identité étant publiquement dévoilée.

Cette affaire pourrait passer pour anecdotique. En réalité, elle est révélatrice de l’évolution de la guerre multi faces à laquelle nous sommes confrontée. En effet, loin d’être un simple citoyen, Karim Khan Waziristani est en réalité un officier de liaison d’Al-Qaïda au Pakistan.

Il se rend fréquemment en Arabie Saoudite et a de nombreux contacts dans la classe politique de plusieurs pays musulmans. Cette affaire révèle Al-Qaïda sachant aussi se servir de la légalité dans la guerre qu’elle nous livre.

D’une part, compte tenu du fait que quelques personnes, dans les milieux officiels pakistanais, doivent tout savoir des activités réelles de Karim Khan, on comprend des complices d’Al-Qaïda le protégeant au sein du pouvoir.
D’autre part, que l’organisation créée par Oussama Ben Laden se mobilise contre les tirs de « drones » confirme l’efficacité de leurs tirs.

* Les « drones » sont des avions sans pilote. Commettant une maladresse, le 12 février 2009, Dianne Feinstein, membre du Sénat américain, avait officiellement admis les bases servant à leur décollage sur le territoire pakistanais, et non en Afghanistan. On compte par centaines les attaques effectuées contre les Taliban afghans repliés au Pakistan et contre les éléments d’Al-Qaïda au Pakistan.