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La guerre, comme toute activité humaine, naît dans lesprit avant de se concrétiser à nos sens. Comme un pinceau nengendre pas un tableau de maître, un fusil ne fait pas la guerre. Pour lune comme pour lautre, il faut que nous en décidions. Que notre cerveau se motive, que notre volonté sy ajoutant, nous entrions dans le processus conduisant à la réalisation dune oeuvre picturale ou au développement dun conflit armé. La guerre, cependant, a la particularité de ne pouvoir se faire quà deux, quil sagisse dÉtats ou de groupes humains. On peut être plus, mais jamais moins. Dabord lon voit les prémices de lanimosité monter en puissance : des mots acerbes, on ne sait trop pourquoi ; ou bien une dispute qui se déclenche pour la main mise sur un bien ou un territoire. Une rencontre des chefs des deux bords, une franche discussion pourraient encore calmer les esprits. Mais les uns comme les autres laissent faire, ravis au fond de voir leurs concitoyens ou leurs partisans senflammer pour la cause du pays ou celle du groupe. Les leaders se sentent plus importants quand ceux du dessous se rassemblent derrière eux. La tension va alors croissante. On se renvoie les insultes par-dessus la frontière comme des joueurs séchangeant des balles. De plus en plus vite. Au début on rit. Puis lon blesse. Enfin on veut tuer. Alors, quand explose la guerre, les plus calmes et les plus sensés des bourgeois deviennent des barbares assoiffés de sang. Paradoxe, ce sont alors les soldats de métier les plus froids et les moins cruels. Il est pourtant des guerres que lon se voit imposées. Quand une horde en quête despace vital ou de butin se rue sur vos proches et vos domaines. Ou lorsquune faction religieuse part à lassaut pour soumettre vos alliés, un jour votre propre pays. Ils peuvent être faibles au départ, ils se renforceront de vos hésitations. Pire, certaines de leurs attaques verbales seront justifiées, quand ils dénonceront vos propres injustices. Cest là quil faut être fort, pour résister à la tentation de la lâcheté, à celle plus insidieuse encore de la culpabilité. Fort, oui, mais juste aussi. Pour avoir le droit de son côté, pour ameuter à nous ceux qui pourraient se laisser séduire par la propagande de ladversaire.
Pour perdre cette guerre, il faudrait commettre beaucoup derreurs. Derrière elle, cependant, une autre se profile, avec ses défis envoyés dun bord à lautre par des pays cherchant à étendre leur influence. Sont en lice lIran et certains pays arabes, la Russie et les États-Unis, la Turquie même. Et là, nous serions bien avisés de ne pas entrer dans lescalade de la psychologie daffrontement mais au contraire de nous poser en conciliateurs. Pour notre bien et celui de lhumanité toute entière. |
De la confusion mentale Lapprentissage de notre langue semble devenu si difficile que de haut en bas de la hiérarchie sociale on a renoncé à parler dans un français correct. Le renoncement, de ce qui est pourtant un marqueur de notre nation, fait que nous ne connaissons plus le sens des mots. Résultat, chacun les comprend à sa manière et lon peut à tout moment vous faire procès pour vos propos, quand vous navez dit que la vérité. Nous tombons en confusion mentale, état qui suit sans doute la confusion des langues pour les nouveaux babéliens que nous sommes. Le plus grave se voit dans la guerre contre le terrorisme quand, propagande, contre propagande ou recherche de la vérité, nous nous battons au niveau des mots. Par exemple, nous disons « islamiste ». La plupart entendent « terroriste ». Les musulmans croient le terme signifier musulman et se sentent insulter chaque fois que nous le prononçons. En fait, il désigne ceux qui, parmi les musulmans, veulent la loi islamique appliquée, le plus souvent en Orient. Chose intolérable chez nous, cela les regarde où ils sont la majorité. Mais lon évalue mal ce que ce substantif, utilisé à tort par les uns comme par les autres, peut faire de dégâts. Car, à la fin, les tenants dune guerre de civilisations semblent avoir raison, quand par maladresse nous risquons de dresser tous les musulmans contre nous. Cest alors étendre un conflit et le rendre plus difficile à gagner. Pour vaincre les terroristes, il faut dabord gagner la guerre des mots. |
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