NORD CORÉENNE |
Le 25 mai 2009, La Corée du Nord effectuait un second essai nucléaire. Le 8 juin, elle condamnait à 12 ans de réclusion en camp de travail deux journalistes américaines accusées, selon elle, de franchissement illégal de la frontière. Provocation ou déclaration dhostilités inconsidérée ? Quand Pyongyang, la capitale nord-coréenne, effectue cinq tirs dessai de missiles dans le même temps et dénonce les accords darmistice signés en 1953 avec la Corée du Sud, vu dOccident, on peut croire en effet à une quasi déclaration de guerre.
Mais nous ne sommes plus dans les années 50. Déclenchant un conflit armé, la Corée du Nord de 2009 se retrouverait bien seule. Ni la Chine, ni la Russie nont envie dune nouvelle guerre de Corée. Moscou, par lintermédiaire de lagence de presse étatique, Novosti, a fait passer le message. « Pyongyang, dit-elle dans une dépêche datée du 9 juin, joue un jeu dangereux, mais bien réfléchi ». Pour les Russes, la Corée du Nord veut obtenir des aides américaines, en échange de larrêt de son programme nucléaire militaire car, comme elle le fait remarquer, jusquici elle « na reçu que des promesses creuses ». Moscou, expert en la matière, a bien compris quil ne sagissait de rien dautre que dun chantage. En coulisse, néanmoins, nous décryptons des intentions non déclarées. Au Conseil de sécurité des Nations Unies, la Chine, membre permanent, bloque les sanctions envisagées contre Pyongyang sur trois points : linspection en haute mer des cargos en provenance ou à destination de la Corée du Nord, lextension de lembargo sur les armes et des sanctions financières. On peut néanmoins la soupçonner dagir ainsi plus pour se protéger des mêmes risques pesant sur elle, pour laffaire du Tibet par exemple, que par solidarité avec son remuant voisin. Pékin, du reste, craint au plus haut point que le Japon ne se saisisse du précédent nord coréen, pour se donner à son tour une capacité nucléaire militaire. Largument est avancé par la droite à Tokyo, où on sinterroge ouvertement sur la fiabilité de la protection américaine, quand Washington apparaît de plus en plus en difficulté dans le reste du monde. Barack Obama, en la matière, semble avoir pris la dimension du péril. Dans son discours du 4 juin à luniversité du Caire, il a déclaré : « Je réaffirme fermement lengagement de lAmérique à vouloir un monde dans lequel aucun pays ne possède darmes nucléaires ». Solution idéale, voire idéaliste, mais qui mettrait un terme à une prolifération que rien ne parvient à endiguer. Reste à se demander si la neutralisation de son arsenal nucléaire est de lintérêt dune puissance moyenne comme la France. |
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