entre non-dits et polémique |
Le 13 avril, Le Figaro lançait un brûlot. En première page, il annonçait un dossier sous le titre : « Demandeurs dasile, la Cour des comptes sonne lalarme ». En fait, le quotidien avait obtenu un document confidentiel rédigé par la Cour des comptes sous lintitulé de « relevé dobservations provisoires », et en publiait, si lon peut dire, les bonnes pages. Ce qui est dit dans ces dernières nest pas nouveau pour qui connaît le dossier. On lit, « la politique dasile est devenue la principale source darrivée dimmigrants clandestins en France ». Ce qui fait quelle « nest pas soutenable à court terme. Elle est au bord de lembolie ». Et dajouter, qu « in fine, 75% des demandes dasile sont rejetées annuellement en moyenne. La majorité des demandes dasile adressées à la France est donc a posteriori infondée ». Pour comprendre, il suffit davoir accompagné à la préfecture dauthentiques réfugiés politiques emprisonnés et maltraités dans leur pays : le grand nombre des demandeurs dasile est formé de pauvres gens fuyant la misère. Leur motivation nest pas politique mais économique et, pour eux, le statut de réfugié une opportunité à saisir. Mais il y a plus grave, et cela aussi nous lavons nous même observé depuis plus de vingt ans. « Malgré lobligation de quitter le territoire français qui leur est notifiée, seul 1% des déboutés sont effectivement éloignés » dit le relevé dobservations. En clair, bien quen situation irrégulière, la plupart des demandeurs dasile non acceptés restent sur le territoire français. Mieux, comme le fait remarquer Le Figaro, grâce à la circulaire pondue par Manuel Valls le 28 novembre 2012, il suffit à « ces illégaux » dattendre cinq ans pour se voir automatiquement régularisés. Le gouvernement a promis de réagir. Ainsi, le 1er juillet prochain, il doit mettre en route une réforme de lasile politique. Dans le dossier du Figaro, on lit à ce propos, le commentaire de « magistrats » disant que « la réforme de lasile introduit de nouvelles modalités dans lexamen des dossiers qui risquent dallonger les délais de procédure ». Le contraire de leffet recherché puisque la nouvelle législation est supposée à la fois réduire le coût du traitement des dossiers et la durée de leur gestion. Dans larticle, néanmoins, on ne comprend pas qui sont les « magistrats » cités : ceux qui forment la Cour des compte ou ceux des cours de justice chargées de traiter les dossiers des demandeurs dasile ? La rue Cambon, pas très contente, a répondu par un communiqué daté, comme larticle, du 13 avril. Elle y « déplore » la publication de bribes de son relevé dobservation. Elle se dit aussi incompétente pour « formuler une opinion sur un projet de loi ». Mais elle ne dément cependant pas les propos qui pourraient lui être imputés concernant la réforme. On nen saura pas plus sur ce sujet. La Cour précise cependant, que ses « observations provisoires... portent en lespèce sur la période 2009-2014 et concernent laction de gouvernements successifs ». En somme elle renvoie lopposition et la majorité dos à dos, leur rappelant que les gouvernements précédents nont pas fait mieux que lactuel. |
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