«
Je ne veux plus de cette politique qui fait
le lit des monstres. Parce que les monstres, ils étaient
dans la rue au début de l’année. Ils étaient
20 000. Ils criaient leur haine du noir, du juif, du Rom, de
l’étranger, de l’autre... » Par ces mots, Edwy Plenel décrivait,
voulait-il nous faire croire, la « Manifestation pour
Tous », contre le mariage homosexuel.
Il s’exprimait ainsi sur France 2, le samedi 15 mars, au
cours de l’émission « On n’est pas
couché ». Plenel se servait d’une technique
ancienne : l’amalgame à des fins de désinformation,
prêtant à l’ensemble des manifestants l’état
d’esprit raciste et intolérant d’une partie
d’entre eux. Mais ne pourrions-nous dire la même chose
d’une manif de socialistes, de communistes, voire d’homosexuels
? Occultant la motivation réelle des manifestants, Plenel
faisait passer le refus d’une loi, choquante aux yeux du
plus grand nombre des Français, pour un prétexte
utilisé afin d’exprimer des pulsions racistes et
intolérantes. Il y a dans tout cela un procès d’intention.
Mais Plenel est-il bien convaincu de ce qu’il disait ? Nous
en doutons, il continue néanmoins d’agir en parfait
propagandiste de l’extrême gauche, utilisant les recettes
apprises à la LCR où il a milité à
la fin des années 70. Le pire dans cette affaire aura
été le silence approbateur du maître de jeu,
Laurent Ruquier, et des autres intervenants. Pire, le silence,
encore, de la presse quotidienne et hebdomadaire. Comme si traiter
une partie de l’opinion française de « monstres
» ne s’apparentait pas à un appel à
la guerre civile. Sans doute Plenel pourrait-il mieux utiliser
son talent. |