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septembre 2013
Le 3 juillet, le Président égyptien, Mohamed Morsi, était destitué et arrêté par larmée. Depuis le 30 juin, la foule manifestait dans les rues pour demander sa démission. En février 2011, déjà à cause de lagitation populaire, Hosni Moubarak avait été déchu. Puis les Frères musulmans remportaient les élections législatives. Le 17 juin 2012, Morsi, un cadre de la confrérie, obtenait 51,7% des suffrages. Mais en quelques mois, la promesse dune vie meilleure fait long feu. Faute de moyens et surtout mal préparés à gérer léconomie dun pays, les Frères musulmans ne parviennent pas à relancer léconomie. De plus, en bon apparatchik des Frères, le 22 novembre, Morsi sattribue de nouveaux pouvoirs par décret. Puis il installe les gens de son obédience dans les rouages de lÉtat. Le 28 avril, une petite structure dagitateurs se met en place. Elle sappelle Tamarod (rébellion) et veut la chute des islamistes. Cependant, le limogeage de Morsi ne ramène pas le calme. Les Frères musulmans, avec en soutien les salafistes, nacceptent pas de se voir éjectés du pouvoir. Leurs partisans descendent dans la rue, attaquent des bâtiments publics et prennent position dans les mosquées. Au cours des interviews, sur les chaînes de télévision arabes on peut voir quils ont des armes. Le 8 juillet, larmée ouvre le feu aux abords de la caserne de la Garde républicaine. 51 manifestants islamistes sont tués. Le 26, un nouvel affrontement fait 65 morts. Le 20 août, les incidents qui se multiplient font figure de massacres. Selon lAFP, on compte 928 civils tués. Les événements prennent des apparences de guerre civile. Pour comprendre, il faut se rappeler que, dans la plupart des pays musulmans, comme en Tunisie, en Turquie ou en Égypte, il existe deux pôles dopinion. Dun côté les islamistes, en résumé ceux qui veulent la charia comme loi du pays, de lautre les modernistes ou laïcs, dont certains très pratiquants, sont pourtant partisans dune législation non religieuse. Entre les deux, larmée joue souvent le rôle de troisième force, donnant le pouvoir à la tendance aux côtés de laquelle elle se positionne. En Égypte, à la suite des élections de 2012, elle adoubait les Frères musulmans. En juillet 2013, leur retirant son soutien, elle procédait à un coup dÉtat de fait. Cependant, violant les règles de la démocratie, on prive le camp déchu de lespoir de revenir au pouvoir. Sa déception, par conséquent sa colère, nen sont que plus forte quand il sest cru installé à la tête du pays pour toujours. Aussi, certainement le renversement de Morsi était-il légitime, mais ne respectant pas les formes, il place le pays au bord du précipice. Dans le camp laïc, les tenants de la méthode radicale, tout aussi radicaux que les salafistes, nont oublié quune seule chose : lÉgypte compte au moins 10% de chrétiens, pour la plupart coptes. Opposés à la charia et facilement identifiables, ils sont des cibles faciles et sont pris en otages par les Frères. Selon Amnesty International, en quelques jours, 38 églises ont été incendiées et 28 autres partiellement détruites. Plusieurs dizaines de maisons et de commerces coptes ont été pillés et réduits en cendres. Des chrétiens ont été abattus comme des chiens sans autre forme de procès. |
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