L'ATLANTISME COUVERT PAR LA GAUCHE

août 2007

Quel est le point commun entre François Hollande, Premier secrétaire du parti socialiste, et la conseillère et directrice du cabinet de Nicolas Sarkozy, Emmanuelle Mignon? Le point commun entre la secrétaire d'État Nathalie Kosciusko-Morizet et le député socialiste Arnaud Montebourg ? Entre l'ancien Premier ministre Alain Juppé, maire UMP de Bordeaux, et Jean-Marie Colombani, récemment encore président du directoire du quotidien " Le Monde " ?

Entre Laurent Joffrin, patron de la rédaction du " Nouvel Observateur ", et Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur, ardente militante de l'UMP, et entre celle-ci et Olivier Ferrand, délégué général du groupe " A gauche et en Europe ", fidèle disciple de Dominique Strauss-Kahn, maître de l'un des courants socialistes et de la société fabienne implantée en France au début de l'été 2006 ?

L'énumération pourrait être poursuivie en citant des journalistes de la presse de gauche et de droite, en apparence de convictions opposées ; tout autant en ce qui concerne des dirigeants de firmes, de banques et de multinationales, comme de partisans en 2005 du Oui et du Non à la Constitution européenne laborieusement rédigée par l'ex-président Valéry Giscard d'Estaing.

Réponse : qu'ils soient de gauche ou de droite, ils ont en commun d'appartenir à la Fondation France-Amérique installée depuis le milieu des années 1970 à Paris, 21 boulevard de Grenelle. Après la création de l'Europe en 1949, puis en 1957 de la Communauté européenne, cette fondation a discrètement relayé les organismes dont nous avons démontré, sans être démentis, qu'ils finançaient dans l'ombre les institutions nées à Bruxelles et à Strasbourg pour mettre, sur le plan économique, l'Europe de l'Ouest au service de l'Alliance atlantique.

Des dizaines de comités, des instituts de même aspiration se sont multipliés depuis les années cinquante et soixante, mais, après 1979, le point fixe semble être la Fondation France-Amérique. Elle ne cache pas qu'elle s'attache à repérer et promouvoir ceux qu'elle estime être les cadres potentiels de l'Europe en gestation permanente, sur la base des amitiés franco-américaines. Peu importe qu'ils soient de gauche ou de droite, pourvu qu'ils soient favorables à un monde " euratlantique ".

La façon de recruter et de fonctionner de la Fondation n'est que la copie de celle, aux États-Unis, du Conseil en Relations étrangères, le CFR, qui depuis le Président F.D. Roosevelt puise, au-delà des clivages entre républicains et démocrates, dans les facultés, les groupes d'affaires, les médias, une élite qui est ensuite introduite dans les rouages gouvernementaux, quel que soit le Président du pays.

Fort de la présence permanente de ses 5 000 membres, le CFR inspire et encadre la politique américaine en recherchant patiemment un consensus lorsque naissent des litiges.

C'est donc une sorte de démocratie à l'intérieur du club élitiste. Il est intéressant que ces principes et ce fonctionnement soient ceux que pratique la Fondation France-Amérique lors de ses réunions de travail, et par là-même Nicolas Sarkozy, omnipotent président de la République.

 

Pierre de Villemarest
 

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 

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