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Le 26 juin, Yassin Salhi égorgeait et décapitait son employeur puis cherchait à faire sauter une usine à gaz. Cela se passait à Saint-Quantin-Fallavier, dans lIsère. Le même jour, 38 personnes, pour la plupart des touristes britanniques, étaient massacrées sur une plage de Sousse en Tunisie. Ces attaques portent la signature des radicaux islamistes. Tout le monde en est conscient. Quand nous disons tout le monde, cela signifie aussi le plus grand nombre des musulmans de nationalité française ou vivant sur le sol français. Quil soit nécessaire pour nous protéger de nous organiser en conséquence, cela ne fait aucun doute. Dans ce cadre, donner des moyens suffisants à nos services de renseignement apparaît nécessaire. À condition cependant de bien cibler ladversaire et non pas, utilisant le prétexte de la lutte contre le terrorisme, de ratisser le plus large possible pour réduire lespace de liberté des Français Il est aussi nécessaire de désigner ladversaire, en loccurrence une minorité parmi les musulmans, les « jihadistes », cela aussi est incontournable. Encore faut-il être prudent dans lusage des mots, parce que beaucoup de nos concitoyens nont pas une connaissance suffisante du sujet et tendent à réagir sous le coup de lémotion. Ils ont vite fait de voir dans tous les musulmans des terroristes cachés. Or, dune part, dans la globalité, le plus grand nombre des victimes de lislamo-terrorisme est musulman. Dautre part, soldats dans une armée régulière ou combattants dans des unités de volontaires, comme les Kurdes dIrak et de Syrie, contre les jihadistes, les forces musulmanes sont bien plus nombreuses que les forces occidentales non-musulmanes. La ligne de démarcation entre les adversaires nest pas dordre religieux. Elle est encore moins dordre civilisationnel entre lOrient et lOccident. Elle relève du politique, entre les adeptes de concepts sectaires et criminels et une humanité qui, bien quimparfaite et sujette à des crises, nen préfère pas moins la paix et la tranquillité à la violence. Deux camps refusent cette conception des choses : les jihadistes et ceux qui, pour des raisons diverses, voudraient régler des comptes avec les musulmans. Les uns comme les autres attisent les feux de la haine. Certains, chez nous, sous la pulsion compréhensible de la peur, sont tentés de les suivre. Quils se retiennent et réfléchissent ! Vaut-il mieux combattre quelques dizaines de milliers de jihadistes avec laide du plus grand nombre des musulmans ou, refusant de voir les nuances, déclarer la guerre au milliard dêtres humains qui fréquentent la mosquée ? La réponse nous semble évidente. Voilà pourquoi nous prions nos compatriotes de ne pas pratiquer lamalgame. Tous les musulmans ne sont pas des islamistes, cest à dire des gens qui veulent que la loi soit la charia, ici ou ailleurs. Mieux, tous les islamistes ne sont pas des jihadistes. Parmi eux ils sont même en minorité. Certes, il nest pas toujours facile de savoir à qui lon a à faire. Certes aussi, il convient de mieux contrôler nos frontières. Mais résultat de la politique de tous nos Présidents de la République depuis les années 60, la présence musulmane sur notre territoire est aujourdhui irréversible. Parmi nos compatriotes musulmans, il faut apprendre à séparer le bon grain de livraie. Sinon, ce serait la guerre civile, pour la plus grande joie des radicaux des deux camps extrêmes. |
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