La guerre civile si vous voulez

juillet 2015

Le 26 juin, Yassin Salhi égorgeait et décapitait son employeur puis cherchait à faire sauter une usine à gaz. Cela se passait à Saint-Quantin-Fallavier, dans l’Isère. Le même jour, 38 personnes, pour la plupart des touristes britanniques, étaient massacrées sur une plage de Sousse en Tunisie.

Ces attaques portent la signature des radicaux islamistes. Tout le monde en est conscient. Quand nous disons tout le monde, cela signifie aussi le plus grand nombre des musulmans de nationalité française ou vivant sur le sol français.

Qu’il soit nécessaire pour nous protéger de nous organiser en conséquence, cela ne fait aucun doute. Dans ce cadre, donner des moyens suffisants à nos services de renseignement apparaît nécessaire. À condition cependant de bien cibler l’adversaire et non pas, utilisant le prétexte de la lutte contre le terrorisme, de ratisser le plus large possible pour réduire l’espace de liberté des Français

Il est aussi nécessaire de désigner l’adversaire, en l’occurrence une minorité parmi les musulmans, les « jihadistes », cela aussi est incontournable. Encore faut-il être prudent dans l’usage des mots, parce que beaucoup de nos concitoyens n’ont pas une connaissance suffisante du sujet et tendent à réagir sous le coup de l’émotion. Ils ont vite fait de voir dans tous les musulmans des terroristes cachés.

Or, d’une part, dans la globalité, le plus grand nombre des victimes de l’islamo-terrorisme est musulman. D’autre part, soldats dans une armée régulière ou combattants dans des unités de volontaires, comme les Kurdes d’Irak et de Syrie, contre les jihadistes, les forces musulmanes sont bien plus nombreuses que les forces occidentales non-musulmanes.

La ligne de démarcation entre les adversaires n’est pas d’ordre religieux. Elle est encore moins d’ordre civilisationnel entre l’Orient et l’Occident. Elle relève du politique, entre les adeptes de concepts sectaires et criminels et une humanité qui, bien qu’imparfaite et sujette à des crises, n’en préfère pas moins la paix et la tranquillité à la violence.

Deux camps refusent cette conception des choses : les jihadistes et ceux qui, pour des raisons diverses, voudraient régler des comptes avec les musulmans. Les uns comme les autres attisent les feux de la haine. Certains, chez nous, sous la pulsion compréhensible de la peur, sont tentés de les suivre.

Qu’ils se retiennent et réfléchissent ! Vaut-il mieux combattre quelques dizaines de milliers de jihadistes avec l’aide du plus grand nombre des musulmans ou, refusant de voir les nuances, déclarer la guerre au milliard d’êtres humains qui fréquentent la mosquée ?

La réponse nous semble évidente. Voilà pourquoi nous prions nos compatriotes de ne pas pratiquer l’amalgame. Tous les musulmans ne sont pas des islamistes, c’est à dire des gens qui veulent que la loi soit la charia, ici ou ailleurs. Mieux, tous les islamistes ne sont pas des jihadistes. Parmi eux ils sont même en minorité.

Certes, il n’est pas toujours facile de savoir à qui l’on a à faire. Certes aussi, il convient de mieux contrôler nos frontières. Mais résultat de la politique de tous nos Présidents de la République depuis les années 60, la présence musulmane sur notre territoire est aujourd’hui irréversible. Parmi nos compatriotes musulmans, il faut apprendre à séparer le bon grain de l’ivraie. Sinon, ce serait la guerre civile, pour la plus grande joie des radicaux des deux camps extrêmes.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 
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