À LA GUERRE FROIDE |
août 2014
Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale,
nous navons jamais connu autant de conflits, de plus touchant
une aussi vaste superficie allant du Maroc à lAfghanistan
et du Cameroun à la Turquie. Dans cette zone, principalement
musulmane, tous les pays sont peu ou prou concernés à
un titre ou à un autre, ne serait-ce quen raison
de lafflux de réfugiés qui fuient les combats
ou des risques dextension des conflits. Cette raison suffit pour motiver la nécessité, pour les pays occidentaux, de sinvestir dans un plan de règlement des conflits de cette vaste zone, voire dintervenir ponctuellement, fût-ce en soutenant des belligérants, pour neutraliser les jihadistes. Bien, mais par quel bout saisir ces crises qui se mêlent les unes aux autres jusquà devenir inextricables ? Aujourdhui, loeil du cyclone se trouve en Syrie, tendant à tout dévaster alentours comme il a déjà commencé à le faire en Irak. Il faut donc réduire la guerre civile syrienne. Non par la force mais par la diplomatie. Nous disposions dun moyen pour y parvenir : la Russie. Alliée du régime des Assad en Syrie et associée à lIran dans de nombreux dossiers, ne serait-ce que celui du nucléaire civil, elle peut exercer les pressions nécessaires sur Damas et Téhéran. Dès le début du soulèvement syrien, en mars 2011, nous aurions pu jouer cette carte. À une condition cependant : comprendre la Russie soucieuse de ses intérêts stratégiques et ne pas chercher, en Syrie, à lui souffler ses acquis, comme lutilisation du port de Tartous pour sa flotte. Encore nétait-ce pas assez aux yeux des dirigeants occidentaux. En Ukraine, sappuyant sur une partie de la population proche de lOccident, lUnion européenne a tenté dassimiler le pays comme elle la fait avec la plupart des États dEurope de lEst. Résultat, Bruxelles, soutenu dans cette démarche par lOTAN, a provoqué une nouvelle guerre civile et suscité la colère de Moscou acculé dans ce quil considère son pré carré. Comment, dans ces conditions, pouvoir compter sur laide de la Russie pour ramener la paix ? Nous avons replacés les Russes dans la logique de la guerre froide. Pour préserver leurs intérêts, ils en sont réduits à sallier à tous ceux avec lesquels lOccident nourrit un désaccord. Dès lors, on comprend la paix au Moyen-Orient dépendant aussi dun retour au calme en Ukraine. Pour cela apparaît nécessaire un accord entre les « gouvernementaux » et les « pro-russes » de ce pays, mais aussi un engagement de lOccident à admettre lexistence dune zone dinfluence russe, même si elle nest pas exclusive. Alors seulement, collaborant aussi honnêtement que possible avec Moscou, nous pourrons venir à bout de la crise syrienne, faire rentrer les Iraniens chez eux et, isolant les jihadistes sunnites du type Al-Qaïda, espérer en venir à bout. Nous ne serons pas au bout de nos peines mais nous aurons progressé. Pour avancer encore, il conviendra néanmoins de nous atteler à un dossier bien plus épineux encore : celui du conflit israélo-palestinien. Comme nous lavons vu encore pendant la dernière offensive contre Gaza, le comportement dIsraël et nos concessions concédées à lÉtat hébreu engendrent la haine contre les juifs, le ressentiment contre nous et linsécurité pour tout le monde. Aussi, faute du courage nécessaire de notre part, le radicalisme islamique continuera de recruter sur les cendres de Gaza. |
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