LOCCIDENT COUPABLE IDÉAL |
octobre 2013
Le 3 octobre, un bateau de migrants clandestins chavirant au large de Lampedusa, plus de 350 personnes perdaient la vie. On compte par milliers les décès de ces hommes et de ces femmes, parfois accompagnés denfants, qui sont partis des côtes africaines pour aborder cette petite île italienne, terre européenne la plus proche de la Tunisie. Tous les miséreux dOrient, de lAfghanistan à la Syrie, et dAfrique, de la Somalie au Mali, semblent sêtre donné rendez-vous dans ce minuscule paradis pour milliardaires dune quinzaine de kilomètres carrés. Suivant son inclination, gêné par ce spectaculaire déballage de souffrances aux allures suicidaires, lOccident sautoflagelle, se voulant responsable de drames dont il serait la cause. Bien sûr, le passé colonial est incriminé. Pour certains, que nous nayons pas conquis la quasi totalité de lAfrique jusquà il y a une cinquantaine dannées et le continent ne sen porterait que mieux. Comme pour démentir cette vision de la réalité, le 3 octobre 2013, le bateau qui chavirait transportait principalement des Somaliens et des Érythréens. Or, ces derniers nont connu que cinquante ans de colonisation sous la botte italienne.
Ce nest pas tout : cet ancien chef de la lutte séparatiste contre lÉthiopie(1) est un marxiste pur et dur. Il a instauré un régime de parti unique, réprime les religions, en particulier le christianisme, quand elles le gênent, muselle la presse et jugule les libertés essentielles avec une rigueur qui ferait presque passer Cuba pour un pays libéral. Classée dernière en matière dindépendance de la presse par Reporters Sans Frontières, lÉrythrée compterait une dizaine de milliers de détenus politiques. Autre point, la pauvreté du pays fait de largent envoyé par les émigrants son principal revenu. En dautres termes, Afewerki a transformé lÉrythrée en camp de concentration et ceux qui parviennent à sen échapper, en faisant vivre leurs familles avec leurs mandats, pourvoient à leur corps défendant à la survie du régime. Il faut cesser avec le mythe de lOccident toujours coupable. Les gouvernements des pays doù partent les immigrants, sans forcément atteindre le même niveau de « délinco-gouvernance » quen Érythrée, sont les vrais responsables de la situation économique et de la désespérance qui touche leur peuple. Cest chez eux, et non pas chez nous, quil faut chercher ceux qui poussent à leau ces hordes de malheureux. Mais, pour ladmettre, encore faudrait-il renoncer à lidéologie tiers-mondiste si chère à certaines de nos élites.
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