Israël pris à son propre piège

Le 15 février 2012, plusieurs explosions ensanglantaient Bangkok. Quatre Iraniens étaient arrêtés. L’un d’eux a eu les jambes arrachées. Selon les renseignements thaïlandais, l’opération visait des diplomates israéliens.

Cette affaire fait suite à la découverte, le 13 février, d’une bombe sous la voiture d’un employé de l’ambassade israélienne à Tbilissi et le dépôt d’une autre sur le capot de la voiture d’une diplomate de la même nationalité à New Delhi.

Le même jour, en réponse, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, déclarait : « L’Iran est le plus grand exportateur de terrorisme au monde et menace l’équilibre mondial... »
Il convient néanmoins de rappeler quelques faits.

Le 12 février 2008, un cadre militaire du Hezbollah, Imad Mughnyeh, était assassiné à Damas.

Le 20 janvier 2010, Mahmoud Al-Mabhouh, l’un des chefs militaires du Hamas, était exécuté dans sa chambre d’hôtel à Dubaï.

Le 11 janvier 2012, Ahmadi Roshan était le cinquième
scientifique iranien travaillant sur le nucléaire assassiné à Téhéran.
Si, à Dubaï, la culpabilité d’un commando israélien a été mise en évidence par la police locale, dans le cas des autres assassinats, leurs auteurs restent anonymes et aucune revendication n’a été diffusée. Cependant, la presse pro-israélienne, à mi-mots, ne se gêne pas pour attribuer le « mérite » de ces actions au Mossad.

Certes, ce qui semble des opérations iraniennes contre les intérêts israéliens est intolérable. Mais celles menées par Israël contre ses adversaires ne le sont pas moins.

On ne peut à la fois dénoncer le terrorisme, comme le font Tel-Aviv et Téhéran, et se croire autorisé à le pratiquer. Cela vaut pour l’Iran comme pour Israël, mais un peu plus pour ce dernier, puisque c’est lui qui a relancé le processus de la terreur contre ses adversaires.

Il n’y a pas « un grand exportateur du terrorisme », comme le dit Netanyahu, mais deux : l’Iran et Israël. Et tous les deux menacent la stabilité du monde.