ISRAËL
AU BORD DU BASCULEMENT ?

février 2014

À la mi-janvier, en pleine relance des négociations israélo-palestiniennes par John Kerry, Moshe Yaalon, le ministre de la Défense de l’État hébreux a dit : « John Kerry, qui est venu nous voir plein de détermination et qui fait preuve d’une obsession incompréhensible et d’un sentiment messianique, n’a rien à m’apprendre sur le conflit avec les Palestiniens... » Peut-être quand même à y mettre fin !

Les Américains n’ont pas du tout apprécié. Si les Israéliens se sont empressés d’essayer de calmer le jeu, l’incident n’en est pas moins révélateur, chez eux, d’un état d’esprit nouveau. Au mois de novembre déjà, le ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, évoquait la possibilité de chercher de nouveaux alliés.Dans « Actualité Juive » du 28 novembre 2013, on allait jusqu’à écrire : « On pense évidemment à l’Inde, mais aussi à la Chine, avec laquelle Jérusalem a entrepris depuis quelques années un véritable rapprochement, pourtant freiné à plusieurs reprises sur injonction de Washington... » La raison invoquée était le compromis engagé par les États-Unis avec l’Iran. Cependant, en filigrane, c’était surtout la relance depuis le 29 juillet des négociations israélo-palestiniennes qui coinçait.

Qu’il émane des leaders israéliens ou de ceux de la diaspora, le message est simple : « Si les États-Unis veulent nous contraindre à des concessions intolérables, nous romprons avec eux ». Mais pourquoi un tel basculement ? Il faut comprendre Israël dans une logique de croissance territoriale sans limites.

Dans les années 30, sous mandat britannique, seuls quelques territoires juifs, achetés aux Palestiniens, rompaient la continuité de la présence arabe. A l’époque, dans la presse, répondant à la peur des Palestiniens de perdre leur pays, les Israélites affirmaient ne souhaiter que l’établissement d’un « foyer juif » démentant vouloir un État.

En vert, les territoires réputés palestiniens
carte de la Palestine en 46, 47 partage de l'ONU carte Paestine et Israël aprés la guerre de 67. 2005
en blanc, ceux déclarés juifs puis israéliens.

Avec le plan de partage de l’ONU, en 1947, les futurs israéliens obtenaient 50% du pays. Mais la guerre de 1948 éclatant, ils accaparaient la moitié du territoire palestinien. Le quota passait de 25% de l’espace pour ce dernier et 75% revenant aux Israéliens. Ce sont les lignes dites de 1967, date d’une nouvelle guerre.

Aujourd’hui, compte tenu de l’implantation des colonies juives, des espaces confisqués pour raison de sécurité, de la vallée du Jourdain, à l’est, totalement sous contrôle israélien, il ne reste plus aux Palestiniens que 10% du territoire.

Signé un accord qui ne consacre pas ces acquis territoriaux, serait perçu comme un retour en arrière par la plupart des Israéliens. Pire, ils savent que la frontière une fois fixée, ils ne pourront plus grappiller le territoire de leur voisin. Voilà pourquoi les pressions américaines pour un accord équitable leur sont intolérables.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
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