LIBYE : HYPOCRITE ÉPILOGUE

août 2007

Libérés le 24 juillet, après huit ans de détention et de tortures, les cinq infirmières bulgares et le médecin palestinien ont bien servi les services de propagande de l'Élysée.

Néanmoins, contrairement aux affirmations de ces derniers, Cécilia Sarkozy n'a joué qu'un rôle très secondaire, l'essentiel des négociations ayant été mené par Benita Ferrero-Waldner, commissaire européen de l'Autriche, et Claude Guéant, secrétaire général de l'Élysée.

L'affaire n'était pas gagnée. Le 11 juillet, la Cour suprême libyenne avait confirmé les peines de mort des six accusés. Par ce moyen, le colonel Kadhafi ne cherchait qu'à faire payer l'Occident pour les condamnations de la Libye dans les attentats de Lockerbie (1988)(voir note) et contre un avion d'UTA au-dessus du Niger (1989).

Mais, les méthodes de Kadhafi ne dégoûtent pas tout le monde. Le 29 mai 2007, " British Petroleum " avait signé un contrat de prospection gazière de 900 millions de dollars avec la NOC (compagnie nationale libyenne).

Le jour de la confirmation de la peine, Alcatel Lucent remportait un marché de 90 millions d'euros pour la livraison d'un réseau de fibres optiques.

Quant aux États-Unis, au même moment, ils annonçaient par la voix de Condoleezza Rice, la réouverture de leur ambassade à Tripoli, fermée depuis plus de trente ans. Rice a été jusqu'à dire : " La Libye est un modèle important dans le monde ", parce qu'elle a renoncé au nucléaire.

A Washington, David Welch, secrétaire d'État adjoint au Proche-Orient a eu quant à lui un mot qui passera à la postérité : " Tous les pays ont le droit souverain de faire une erreur ".

Restait Sarkozy. On l'a vu débarquer le 25 juillet à Tripoli pour signer à son tour des contrats.

 

À Noter: Le condamné de l'attentat de Lockerbie, Al-Megrahi, est autorisé à faire appel. Le 21 décembre 1988, un Boeing 747 de la Pan Am explosait à Lockerbie, en Écosse, faisant 270 morts. En 2001, il était condamné à la prison à vie. Le 28 juin 2007, Abdel Basset Ali Al-Megrahi, ancien agent des services libyens " pourrait avoir été victime d'une erreur judiciaire ", estiment les huit membres de la Commission pour l'examen des affaires criminelles. Elle a identifié six éléments permettant de douter de l'équité du verdict de 2001. S'agit-il d'un hasard?

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 

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