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juillet 2013
Le 17 juin, le général Jean-Bosco Kazura a été nommé à la tête de la MINUSMA (Mission des Nations Unies au Mali) qui prend en charge la sécurisation du Mali. La force Serval, dirigée par le général français Grégoire de Saint-Quentin, transfert progressivement sa mission dans le nord du pays à la MINUSMA. La situation ne manque cependant pas
de piquant ! En 1994, Saint-Quentin servait à
la mission militaire de coopération au Rwanda. En clair,
il participait à la formation dune unité
de para-commando du Rwanda qui combattait contre les forces
tutsies. Ces dernières avaient lancé une offensive
contre le Rwanda à partir de lOuganda voisin. Plus anecdotique, mais non pas dépourvu
de sens, il a été élu président de
la Fédération rwandaise de football En réalité, en Afrique du Sud, il a rencontré deux anciens officiers supérieurs rwandais de larmée hutue aujourdhui en exil : le lieutenant général Faustin Kayumba Nyamwsa et un ancien chef du renseignement militaire, Patrick Karegeya. Même si un porte-parole militaire rwandais a démenti un lien entre ces rencontres et le rappel de Kazura, on ne voit pas dautre raison crédible à lincarcération de ce dernier pendant un mois. De son côté, Saint-Quentin est un témoin encombrant. Le 6 avril 1994, il était à Kigali dans le cadre de sa mission de coopération. Ce jour-là, un missile abattait lavion du Président rwandais Juvénal Habyarimana déclenchant le génocide des Tutsis par les Hutus qui voulaient ainsi se venger. Le témoignage de Saint-Quentin savère dune grande importance pour lenquête. En effet, ayant entendu le missile décoller, il peut aider à localiser le lieu du tir donnant ainsi une précieuse indication sur lidentité des tueurs : ou des militaires hutus pour empêcher les accords de paix signés entre Kigali et la rébellion, ou des membres de cette dernière voulant décapiter le pouvoir en place et se substituer à lui. Outre Saint-Quentin, dautres font grise mine, les Tchadiens. Ils espéraient le poste donné à Kazura. Or, le succès de lopération Serval doit beaucoup à leur discipline et à leur bonne conduite sous le feu. Ils ont en outre perdu 38 hommes au combat. En attendant, au Mali, on assiste à une étrange rencontre entre les deux ennemis dhier pour réconcilier le nord et le sud du pays. A se demander si les décideurs onusiens et français sont bien conscients du risque. |
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