Multiplication des manifestations
dans le sud de l’Europe 

Nos contacts nous signalent la multiplication des manifestations de masse dans l’Europe du sud, partie du continent la plus touchée par la paupérisation montante.

Les 1er et 2 mars, des heurts violents ont pris place entre manifestants et forces de l’ordre à Skopje, capitale de la Macédoine. Des affrontements avaient d’abord éclaté entre jeunes de l’ethnie macédonienne et de la minorité albanaise.

La violence prenait prétexte de la nomination d’un ancien responsable militaire de l’opposition armée albanaise au poste de ministre de la Défense. En fait, les tensions ethniques semblent servir d’exutoire aux frustrations économiques.

Le 24 février, c’était des dizaines de milliers de manifestants qui défilaient à Sofia (capitale de la Bulgarie) pour dénoncer la corruption des dirigeants et exprimer leur colère, confrontés à une crise économique dont ils ne voient pas la fin.

Nous avions évoqué la marche de la faim en Hongrie et la démonstration de force, le 11 février, devant le Parlement de Budapest . À Madrid, à Lisbonne, à Athènes, à Nicosie et à travers l’Italie, les manifestations se font de plus en plus fréquentes.

Les dirigeants politiques des nomenklaturas au pouvoir sont saisis d’inquiétude. Première expression concrète de la colère des peuples, les partis dits populistes engrangent de plus en plus de voix. On l’a vu en Italie avec le résultat de Beppe Grillo, qui a remporté 25% des suffrages aux législatives en dépit de promesses irréalistes, comme le passage de la semaine de travail à 20 heures.

Les discours abscons des dirigeants, déconnectés des réalités quotidiennes, ont de plus en plus de mal à passer. Avec le développement de la crise économique suscitée par la gestion mondialiste, la fureur populaire tend vers le niveau de crue.

Remontant vers le nord, celle-ci risque de tout emporter. À moins que... saisissant l’opportunité d’élections, un parti exclu par le système n’applique un programme aux recettes radicales mais raisonnables et humainement acceptables. Encore faudrait-il qu’un tel parti ait longuement travaillé à la mise sur pied de ce programme.