DE RENZI |
Les sondages étaient mauvais mais, jouant un coup de poker, Renzi prévenait quen cas de victoire du non il quitterait ses fonctions à la tête du gouvernement. Il comptait sur son bilan de président du Conseil, pourtant très mitigé, pour peser en faveur du oui. Il ne prenait pas garde que tout se retournait contre lui : ses changements inconsistants, aux yeux de lopinion, comme ses résultats économiques peu convaincants ou lévolution dune opinion qui remet en question le rôle des notables, quand ils servent de courroie de transmission à lautoritarisme de Bruxelles.
Quant aux réformes, elles manquent de visibilité, quand elles ne sont pas critiquées par tout le monde. Ainsi, prônant la flexibilité de lemploi prônée par Bruxelles, une nouvelle loi adoptée sous la pression de Renzi en décembre 2014 était supposée améliorer la condition des salariés. Pourtant, dun côté, protégeant des licenciements abusifs, elle est considérée comme un frein à lembauche par les employeurs, de lautre, comme favorable aux patrons par les employés. Dans ces conditions, faire dun referendum sur la Constitution un plébiscite avait des aspects suicidaires. Ce dautant plus que, pour les électeurs plus avertis, la réforme constitutionnelle promettait de boucler le système électoral rendant Renzi quasi inamovible. En effet, dune part, un oui au referendum aurait réduit les pouvoirs du Sénat italien qui, seul cas en Europe, a les facultés de faire tomber le gouvernement. Dautre part, il aurait donné la possibilité à un parti politique ne disposant que de 40% des suffrages exprimés, de détenir une majorité de 340 sièges de députés sur 630 à la Chambre. Or le Parti démocrate, dirigé par Renzi, a été élu comme par hasard à 40,8% des voix aux élections européennes de 2014. En clair, la Constitution proposée pouvait permettre à Renzi de gouverner sans constituer une coalition. Quon le veuille ou non, cela le renforçait à la tête du pouvoir.
Beppe Grillo Mieux, aux élections municipales italiennes de juin dernier, on a vu Virginia Raggi lemporter à Rome avec 67,2% des suffrages exprimés contre le candidat du parti du président du Conseil. À Turin, Chiara Appendino gagnait avec un score très respectable de 54,6%. Or, les deux jeunes femmes se battaient sous les couleurs du M5S, le mouvement de Beppe Grillo, qualifié de populiste mais qui essaie une forme de démocratie directe en sappuyant sur les réseaux sociaux dInternet. Conforté par les résultats du referendum, Grillo réclame des élections législatives. Mais, craignant la sanction du peuple, la caste au pouvoir en Italie les refuse. Vous avez bien dit démocratie M. Renzi ? |
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