à travers Internet, Mediapart se fait le porte-parole de la révolution dextrême-gauche |
janvier 2012
« Six ans après le début des révoltes qui ont suivi le décès de Zyad et Bouna, le 27 octobre 2005 à Clichy-sous-Bois, un vaste « regroupement de militants et de personnalités de gauche, dassociations des quartiers, dorganisations politiques ou syndicales anti-racistes et décoloniale », veut « aider à laction et lexpression des populations exclues » ». Certes, le texte qui suit cette introduction ne fait pas explicitement appel à la violence. Les éditeurs de Mediapart sont trop malins pour cela. Le manifeste parle seulement de « forcer le débat notamment durant la campagne présidentielle ». Néanmoins, la référence à la vague de violence insurrectionnelle qui éclata dans les banlieues françaises pendant lautomne 2005, pèse assez lourd dans limaginaire collectif pour servir de modèle identificateur à une cause commune, celle « des damnés de la terre », pour reprendre lexpression de François Mitterrand. On lit : « Pour notre part, puisant notre énergie et notre inspiration dans la révolte des quartiers en 2005, dans les luttes pour légalité réelle, dans lélan révolutionnaire des peuples du monde arabe et la lutte du peuple palestinien pour ses droits, dans les mobilisations exemplaires en Afrique, à Mayotte et celle des « Indignés » de la Grèce aux États-Unis, de lEspagne au Chili, nous refusons de nimaginer le futur que sous la forme dune droite libérale, sécuritaire et raciste ou sous celle dune gauche gestionnaire dun ordre admis ». On comprend ces causes mythiques destinées à réunir tous les mécontents sous la même oriflamme, celui de la révolte. Il y a pourtant quelque chose de tronqué dans cette liste à la Prévert : quoi de commun en effet entre les révolutions arabes contre des dictatures impitoyables et la dérive violente dune partie de la population dorigine immigrée de nos banlieues ? Les tenants des premières se battent pour la survie, les seconds, plus proches de la délinquance, font retomber sur la société la responsabilité de leur refus de lintégration et de leffort. Mais il y a plus grave : cest lappel à la mobilisation des populations arabo-musulmanes sur notre territoire au nom de la lutte contre « le racisme, en premier lieu le racisme dÉtat, lislamophobie, la surexploitation, le harcèlement et lexpulsion des sans-papiers ». Les rédacteurs du manifeste cherchent à enrôler dans leurs rangs les vagues migratoires pour en faire les forces supplétives de la « Révolution ». Ce faisant, ils font chauffer les feux de la guerre civile. Comment, dès lors, sétonner de voir figurer parmi les signataires les noms de Mouloud Aounit, dAlima Boumedienne-Thiery, ancienne parlementaire, ou de Tariq Ramadan, ou celui encore du Nouveau Parti anti-capitaliste (NPA) créé par Olivier Besancenot. Détail dont il faut tenir compte, Edwy Plenel, ancien militant trotskyste à la LCR (Ligue communiste révolutionnaire), apparaît comme le principal fondateur et dirigeant de Mediapart. |
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