en Suisse |
mars 2013
Le 25 janvier 2013, le tribunal civil de Lausanne condamnait Nestlé et la société de surveillance Sécuritas pour espionnage aux dépens dAttac, organisation dextrême gauche qui donne dans « lautre mondialisme », laltermondialisme. Laffaire remonte à 2003, quand José Bové a organisé une manifestation devant le siège de Nestlé, à Vevey (dans le canton de Vaud), avec laide dAttac. Le groupe agro-alimentaire confie alors à Sécuritas la mission dinfiltrer des agents au sein de lorganisation altermondialiste. Lun des deux sappelle Sara Meylan. Lopération ayant été éventée par la télévision suisse romande, Attac dépose plainte contre Nestlé et Sécuritas le 20 juin 2008. Au pénal, une ordonnance de non-lieu est prononcée en juillet 2009. Mais Attac relance la procédure au civil et, le 25 janvier dernier, une amende de 2400 est infligée à Nestlé. Certes, au regard du chiffre daffaire de 77 milliards deuros du groupe industriel, ces 2400 ne représentent rien. En revanche, le principe de la sanction est lourd de conséquences. En effet, il revient à dire que chercher à se renseigner en infiltrant un dispositif est condamnable. En Suisse, avant que la mode ne gagne dautres pays, beaucoup de professions se voient ainsi menacées : les journalistes dinvestigation, les policiers en mission dinfiltration dans des organisations mafieuses... et les espions qui sévissent sur notre sol. Nous ne pleurerons pas sur le sort de ces derniers si la Justice suisse ose aller jusquau bout. Il faut savoir tous les États sespionnant les uns et les autres, les grosses entreprises comme Nestlé, mais aussi les compagnies pétrolières, les gros marchands darmes et dautres recourant aux services dofficines despionnage privé. Ajoutons que les pays les plus actifs sur notre sol pour cette activité sont bien sûr la Russie et la Chine, mais aussi les États-Unis et Israël, ce dernier sappuyant sur le réseau des membres de la diaspora juive, particulièrement dense en France. Mais quel juge, en Suisse, voire en France, oserait condamner des espions travaillant pour Washington ou Jérusalem ? Le plus drôle, cependant, nest pas là. En 2004, Attac a publié un livre sous le titre « Attac contre lempire Nestlé ». Certes, lorganisation révèle certains errements de la multinationale en particulier dans des pays dAmérique latine. Mais il paraît peu probable quelle ait pu réaliser son enquête sans utiliser les mêmes méthodes que celles reprochées à Nestlé. |
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