RISQUES DE DERIVES

DE L'OTAN

Février 2008

Un rapport vient de surgir signé par cinq militaires de haut rang * , issus de cinq armées constituant l’essentiel des forces «atlantiques» : les États-Unis, la Grande- Bretagne, l’Allemagne, les Pays-Bas et, il faut l’avouer, la France de plus en plus intégrée dans le dispositif de l’OTAN.

Nous sommes inquiets. D’abord, sous prétexte d’efficacité, le rapport propose de mettre au service de l’OTAN des moyens non militaires, formés de policiers et de fonctionnaires, fournis par les pays membres.

Ensuite, il intègre dans les préoccupations de l’OTAN le domaine des changements climatiques et certaines opérations financières. Des compétences civiles passeraient aux mains des militaires.

Enfin, il propose la création d’un Directoire politico-militaire formé des États-Unis, de l’Union européenne et de l’OTAN. Il aurait pour mission de « coordonner la coopération (entre les États membres) dans une sphère d’intérêt commun transatlantique ».

Dans un tel triumvirat, les États-Unis détiendraient deux casquettes, avec celle de l’OTAN dont ils ont le commandement. L’Europe serait soumise au bon vouloir de Washington.

Il y a plus grave encore. Un passage du rapport suggérerait l’emploi préventif de l’arme nucléaire « pour empêcher l’utilisation par un adversaire d’armes de destruction massive », selon le journal « Le Monde » daté du 24 janvier 2008.

Ceci reviendrait à déclencher le feu nucléaire contre un pays sur de simples soupçons. Après l’expérience de l’Irak et le démenti apporté par les renseignements américains aux allégations de la Maison blanche à propos du nucléaire iranien, on comprend le danger d’une telle doctrine.

Ce n’est pas tout. Nous sommes obligés de parler de la partie du texte concernant l’emploi préventif de l’arme nucléaire au conditionnel. En effet, le rapport n’a été remis dans sa totalité qu’à quelques journalistes sélectionnés. Depuis, sans doute en raison de son impact négatif sur l’opinion, on ne parvient plus à se le procurer dans sa totalité. Nous voyons là une tendance à la rétention d’informations préjudiciable pour la démocratie.

L’Empire est en marche et les traîtres sont dans nos murs.


*
Les généraux Klaus Naumann, John Shalikashvili, Henk van den Breemen, le maréchal et Lord Inge et, pour la France, de l’amiral Jacques Lanxade. Aujourd’hui tous retraités mais influents

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 

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