LES DESSOUS
DU RÉFÉRENDUM ALGÉRIEN

Octobre 2005

Le 29 septembre, les Algériens procédaient à un référendum. Le Président Abdelaziz Bouteflika leur demandait d'approuver une charte dite " Pour la paix et la réconciliation nationale. " Officiellement destinée à assurer la légitimité populaire au pouvoir, pour amnistier les tenants de l'islamo-terrorisme, et ainsi mettre un terme à la violence, elle dissimule d'autres intentions.

D'abord, ce texte était-il nécessaire ? Non, car il est redondant avec celui dit de la " Concorde civile, " accepté par référendum en 1999. Il avait alors entraîné la reddition de plusieurs milliers d'islamistes armés.
 
Abdelaziz Bouteflika

 

Plus loin, on lit dans la charte : " Le peuple algérien souverain rejette toute allégation visant à faire endosser par l'État la responsabilité d'un phénomène délibéré de disparition. Il considère que les actes répréhensibles d'agents de l'État, qui ont été sanctionnés par la Justice chaque fois qu'ils ont été établis, ne sauraient servir de prétexte pour jeter le discrédit sur l'ensemble des forces de l'ordre... "

Étrange ! Il faut savoir, depuis le début du soulèvement islamiste, outre 150 000 morts répertoriés, probablement beaucoup plus, on estime à plusieurs milliers le nombre des disparus. Ils sont pour beaucoup des personnes, coupables ou non, enlevées par les services de renseignements et des agences de sécurité algériennes.
On sait aussi ces mêmes services et agences être responsables d'exactions parfois imputées à l'islamo-terrorisme.
 

 

La plus haute hiérarchie militaire est soupçonnée. Ainsi, en 2001, dans la nuit du 25 au 26 avril, le général Khaled Nezzar, ancien patron de l'armée algérienne, a été obligé de s'enfuir de Paris pour échapper à une arrestation, à la suite d'une plainte pour torture déposée contre lui.

 
Le Général Khaled Nezzar

 

On comprend cette " réconciliation nationale, " officiellement destinée à amnistier les islamistes, cherchant aussi à mettre les généraux et leurs services à l'abri de toutes poursuites. Paradoxalement, en Algérie, ce sont les islamistes politiques qui s'en montrent les plus furieux. S'ils ne nourrissent pas d'illusions sur les exactions commises par leurs frères des maquis, ils auraient voulu voir la part de responsabilité des généraux mise en évidence.

Il est vrai, la masse de la population algérienne ne s'est pas posée tant de questions. Selon les résultats du référendum, 79,76% des électeurs ont voté. Le " oui " l'a emporté à 97,38% des suffrages exprimés.

Aujourd'hui, après quinze ans d'affrontements sanglants, les Algériens sont prêts à tout accepter pour retrouver un peu de quiétude.

 


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