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mars 2010
Le 3 février 2010, à lissue de son conseil dadministration, France Télévisions annonçait son entrée en « négociations exclusives », avec un consortium formé de Publicis et de Lov Group, pour la cession de 70% du capital de France Télévisions Publicité. En dautres termes, les autres acheteurs potentiels sont écartés. Dans son communiqué, France Télévisions se croyait obligé de préciser cette décision prise « au terme dune procédure ouverte et transparente, lancée en juin 2009, menée sous le contrôle de lAgence des Participations de lÉtat et avec lappui de la banque Rothschild ». Il convient dajouter que France Télévisions est un groupe audiovisuel dont lÉtat détient 100% du capital. Ce groupe contrôle notamment France 2, France 3 et France 5. Mais de quoi sagit-il dans le fond ? Pour des raisons non révélées, à linstigation du pouvoir, en fait de Nicolas Sarkozy en personne, France Télévisions a décidé de céder la plus grosse partie du capital de sa régie de publicité au privé. La démarche est surprenante, puisque cette régie constitue, avec la redevance audiovisielle, lune des deux principales sources de revenus de la télévision publique française. La céder au privé revient à réduire les profits de nos chaînes publiques et à fragiliser leur ligne éditoriale pour le plus grand profit des nouveaux actionnaires. Qui sont ces actionnaires ? Nous les remarquons, tout dabord, subtilement parrainés par la banque Rothschild, une institution financière juive de grande renommée. On sait par ailleurs Publicis, lun des deux membres du consortium, une agence de publicité créée en 1926 par Marcel Bleustein-Blanchet, héros de la Résistance et fils dun négociant juif dEnghien-les-Bains. Le directoire de Publicis est aujourdhui dirigé par Maurice Lévy. Lov Group ne jouit pas de lancienneté de Publicis, encore moins de celle des Rothschild. Cette société a été créée en 2007 par Stéphane Courbit, un producteur de télévision. Le parcours de Courbit mérite un détour. Né en 1965, il apparaît dans le monde de la télévision en 1990, comme assistant de Christophe Dechavanne. En 1993, il fonde Case Production, sa première société de production avec Arthur, un séfarade marocain connu pour son engagement très militant en faveur de lÉtat dIsraël. Quand Courbit fonde Lov Group, cest avec le soutien dAlain Minc. Sa fortune personnelle est estimée à plusieurs millions deuros. Elle serait constituée grâce à ses salaires et les reventes dactions de sociétés. A ce niveau de notre recherche, nous ne voyons que la manifestation dun intérêt des plus évidents dun certain nombre de membres de la communauté juive pour France Télévisions Publicité. Mais il y a plus grave. Tout le monde se souvient du dîner du 6 mai 2007 au Fouquets, organisé par Cécilia, « lex », en lhonneur de Nicolas Sarkozy, juste élu Président de la République. Sur la cinquantaine dinvités, figuraient les noms dArthur, Minc, et Courbit. Tous trois cités plus haut et amis très proches du nouveau Président de la République. Autre retour en arrière : le 16 décembre 2008, à la demande du gouvernement, Patrick de Carolis, président de France Télévisions, imposait à son conseil dadministration un vote en faveur de la suppression de la publicité sur les chaînes publiques, tous les jours à partir de 20 heures, à compter du 5 janvier 2009. Le manque à gagner des chaînes publiques apparaissait considérable et lÉtat a dû avancer 450 millions deuros pour leur éviter de se retrouver en cessation de paiement. Là encore, on se demande : pourquoi tuer la poule aux oeufs dor ? Pourquoi mettre un terme à un système finalement profitable pour lauditeur comme pour lÉtat, auquel les chaînes publiques ne coûtaient rien avant cette décision surprenante ? Le Conseil dÉtat sest ému de la situation et doit bientôt rendre son verdict. Dautre part, de plus en plus de membres du Parlement se déclarent en faveur de la restauration de la publicité sur nos écrans après 20 heures. Une hypothèse simpose, celle dun calcul machiavélique. Dans un premier temps, fin 2008, Sarkozy réduit de lessentiel les recettes publicitaires des chaînes publiques. Dans un second temps, il soutient ses amis afin de leur permettre de racheter la régie publicitaire des télévisions publiques à bas prix, puisque les recettes ont baissé. Enfin, dans un troisième temps, favorisant le retour de la publicité ou laissant les législateurs voter en sa faveur, Sarkozy valoriserait au maximum linvestissement... financier et politique de ses amis. Trop gros ? Laissons donc le temps faire son oeuvre et dire si nous sommes plus paranoïaques que Sarkozy nest manipulateur. |
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