Les Russes prêts
à revenir en Afghanistan

sur fond de déroute occidentale

septembre 2012

Les Russes ne cachent pas leur inquiétude à la perspective du retrait des forces occidentales d’Afghanistan à l’horizon 2014.

Le 1er août, Vladimir Poutine a dit des pays de l’OTAN : « Ils devraient assumer ce fardeau et aller jusqu’au bout. Ils se sont engagés et devraient mener à bien leur mission auprès des Nations Unies ». Le 18 mars, Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères russe avait déjà prévenu : « Le retrait précipité des unités de la coalition en Afghanistan présente des risques inquiétants pour la stabilité de la région... Le mandat n’a pas été pleinement rempli, croyons-nous. Nous nous inquiétons plus particulièrement de la poursuite des activités terroristes dans le nord de l’Afghanistan, quand la situation apparaissait calme il y a trois ans. Les terroristes, repoussés vers la frontière nord, infiltrent les États voisins d’Asie centrale et de la Fédération de Russie... Le Conseil de sécurité devrait être saisi pour présenter un rapport établissant le bilan du mandat ».

Les Russes disent que l’armée afghane n’est pas prête à prendre la relève de l’OTAN. Certes, ils promettent une aide économique et militaire à l’Afghanistan. Mais, sur le moyen terme, ils risquent d’être obligés de s’investir avec leurs forces pour couper court à la menace terroriste et à la pénétration de la drogue sur leur territoire par le Tadjikistan frontalier de l’Afghanistan. Si la Russie, fût-elle dominée par d’anciens kgébistes, ne représente plus le danger de l’Union Soviétique, la claque n’en paraîtrait pas moins magistrale, après les efforts consentis dans les années 1980 pour chasser l’Armée rouge d’Afghanistan. Il sera difficile de donner tort aux Russes de vouloir se protéger.

Néanmoins, le pourront-ils, face à la Chine qui s’investit, discrètement mais efficacement, dans la région ? Les Russes n’exagèrent pas en dépeignant la situation. Dimanche 16 septembre, retournant leurs armes contre les forces de l’OTAN, des policiers afghans ont tué 4 soldats étrangers. Depuis le début de l’année, de cette manière, la coalition a perdu 51 hommes. Le commandement américain a décidé de suspendre la formation de policiers afghans afin de revoir les procédures d’admission des volontaires. Plus grave, le 14 septembre, un commando de 15 Taliban a détruit six avions de combats et en a endommagé deux autres dans la base Bastion, à côté de Lashkar Gah (Helmand), base où sert le prince Harry, petit-fils de la reine d’Angleterre.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
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