Comment Washington
fait appliquer les sanctions décrétées contre Moscou ?

juillet 2014

Les ordres, il faut bien appeler ces consignes par leur nom, proviennent du 701 Madison Place, le Département du Trésor américain, à Washington. Les banquiers du monde entier ont reçu le signal des sanctions contre la Russie par Twitter, le réseau social qui s’appuie sur Internet.

« Nous procédons de manière stratégique pour obtenir le plus grand effet possible », dit le Trésor américain qui avoue chercher les sanctions qui feront mal à Moscou sans pour autant jeter l’économie mondiale dans le chaos. Tant pis pour les Russes... Et tant pis pour nous si les Américains se trompent.

Les listes de noms de Russes dont les comptes doivent être gelés sont décidées par Adam Szubin (1), le chef de l’OFAC (2). « Aussitôt prononcées, les décisions de sanctions de l’Union européenne et des États-Unis prévoient que les citoyens américains et européens se rendent punissables s’ils n’appliquent pas les sanctions de leur pays, même s’ils travaillent dans un pays tiers », a prévenu la presse suisse (3),

Les banquiers suisses sont paralysés de peur. Un apparent paradoxe, car officiellement leur pays n’a pas pris la décision politique de décréter des sanctions contre la Russie. Mais, d’une part, beaucoup d’oligarques russes ont installé leur fortune sur le territoire helvétique. D’autre part, les donneurs d’ordre américains et européens peuvent être tentés de se servir de la Suisse pour continuer de commercer avec la Russie.

On compte en effet 1800 sociétés sous contrôle russe opérant en Suisse, dans les services financiers et dans le négoce des matières premières.

Les aventures d’UBS (banque suisse) et de BNP Paribas, traduits en justice aux États-Unis ou menacés d’amendes confiscatoires incitent, les Suisses à obéir. Pour le moment, les sanctions ne touchent pas les approvisionnements en matières premières et en gaz, limitant l’impact des sanctions sur la Suisse et l’Europe. Mais un troisième train d’interdits est en préparation.

On craint que Gazprom ne figure sur la nouvelle liste. Ce serait une véritable déclaration de guerre... économique certes, mais avec ses implications sur d’autres théâtres, comme celui de la SyrieMoscou soutient le régime de Damas.

Plusieurs observations sont à faire. D’abord, déclenchée par l’Union européenne et les États-Unis, comme nous l’avons démontré (4), la crise ukrainienne prend des proportions dangereuses. Ensuite, on voit les États-Unis se servant de leur position dominante dans la finance internationale pour obliger les autres pays à les suivre dans leurs projets expansionnistes.

Nous craignons des dérapages graves, financiers, bien sûr, mais aussi politiques, qui peuvent engendrer de nouveaux conflits militaires, espérons-le de faible intensité. Décidément, nous n’aimons pas cette Amérique là, nous préférons celle du 6 juin 1944.

Notes

(1) Adam Szubin est un juif ashkénaze. Il est très proche de l’État d’Israël. En juin 2005, alors conseiller auprès du Bureau sur le terrorisme et le renseignement économique du Département du Trésor américain, il a rencontré, entre autres, deux responsables de la police israélienne : Yehuda Twersky et On Tobi sur le territoire hébreu. Les discussions ont porté entre autres sur la chasse aux comptes bancaires du Hezbollah, du Hamas ou de l’Iran. Il est intéressant de noter la proximité existant entre les menées de contrôle mondialiste de Washington et l’État d’Israël.
(2) OFAC ou « Office of Foreign Assets Control », Bureau de contrôle des avoirs étrangers.
(3) « Le Matin Dimanche » du 18 mai 2014.
(4) Voir notre article « Ukraine, notre analyse se confirme »

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

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