Le 29 décembre
2006, le Premier ministre somalien rentrait dans la capitale
de son pays dans les fourgons de l'armée éthiopienne.
Les États-Unis, tout en hésitant,
préparaient l'affaire depuis quelques mois. On le sait,
le général John Abouzaid (John Abizeid),
chef du CentCom (1), s'est
rendu à Addis-Abeba début décembre. Il a
donné le feu vert à l'Éthiopie pour attaquer
et renverser les islamistes qui s'étaient emparé
de la capitale somalienne.
Preuve de la coordination, dès
la première semaine de janvier 2007, les avions américains
bombardaient des sites du sud de la Somalie où se seraient
réfugiés les islamistes en les accusant d'appartenir
à Al-Qaïda.
Cette affaire nous amène
à considérer deux points.
Ò Une présence significative de partisans
d'Al-Qaïda n'est pas prouvée en Somalie. Le 21 décembre,
quand on lui a demandé si les islamistes somaliens étaient
de nouveaux Taliban, John Negroponte, alors directeur des services
de renseignement américain, a répondu : "
Je ne pense pas que nous disposions d'une réponse correcte
à cette question. "
Ò On voit Washington changer de tactique d'intervention.
Faute de troupes disponibles et craignant de s'engager directement,
le pays de l'Oncle Sam utilise des relais locaux jouant sur les
rivalités entre pays voisins. Dans le cas présent,
l'Éthiopie, où les chrétiens dirigent le
pays, contre la Somalie, musulmane et ennemi traditionnel. Il
faut craindre, un jour, l'utilisation de l'Inde, contre ses voisins
musulmans. Il y a là les dangereuses prémices d'un
conflit mondialisé, comme le veulent Bush et Ben Laden,
entre l'islam et le reste du monde.
-
- Combattants des Tribunaux islamiques,
évincés rapidement des grandes villes, ils
continuent cependant de mener des actions sporadiques contre
les forces éthiopiennes et gouvernementales.
Note
(1)Commandement régional des forces américaines
au Proche-Orient.
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