Afrique :
avancée des anglo-saxons
et marginalisation des francophones

juillet 2015

Un traité de libre-échange vient d’être signé entre trois regroupements économiques africains : la Comesa (Marché commun des États d’Afrique orientale et australe), l’EAC (Communauté de l’Afrique de l’Est) et la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe).

Ce traité a été signé à Charm el Cheikh (Égypte) le 10 juin par 26 pays africains. À première vue on ne peut qu’être ravi de voir les Africains se prendre en main. Il faut pourtant émettre deux petits bémols.

D’abord, la plupart des pays concernés sont anglophones et dépendaient autrefois de l’empire britannique. Certes, s’y ajoutent deux États lusitanophones, le Mozambique et l’Angola, deux anciennes colonies françaises, Madagascar et Djibouti, et les anciennes possessions belges, le Rwanda, le Burundi et la République Démocratique du Congo.

Néanmoins, c’est un ensemble territorial compact que forment ces 26 pays. Il s’étend de l’Égypte à l’Afrique du Sud et reprend la vieille idée britannique d’un territoire dominé par Londres allant de la Méditerranée au Cap de Bonne-Espérance. On se souvient que ce plan, conduit avec succès par les Anglais, fut la cause d’une forte tension entre Paris et Londres en 1898 (*).

On ne peut s’empêcher de constater que la masse des pays d’Afrique de l’ouest, en majorité formée de pays francophones, est exclue de ce traité.

Ensuite, faut-il préciser, le nouveau traité s’intitule TFTA (Tripartite Free-Trade Area) dont le sigle ressemble étrangement à celui d’un autre traité, le TAFTA (Traité de Libre-Echange Transatlantique en français) que Washington veut faire signer à l’Europe.

De regroupement d’États en regroupements d’États, comme dans le cas de l’Union européenne, on voit le programme mondialiste, dans sa version sous domination anglo-saxonne, s’installer sous nos yeux à travers la planète.

Note

* En juin 1896, le gouvernement chargea le capitaine Marchand d’une mission appelée Congo-Nil, afin de relier les possessions françaises de la partie ouest de l’Afrique à Djibouti. Problème, la mission doit traverser au sud du Soudan des territoires sur lesquels les Britanniques ont des vues car, déjà, ces derniers veulent prendre le contrôle d’une bande de territoire reliant la Méditerranée au Cap. Arrivé au Soudan, Marchand signa un traité avec une tribu locale, les Shilluks. Puis il s’installa dans une position évacuée par les Britanniques, le fort de Fachoda. Paris, sous la pression de Londres finit par ordonner à Marchand d’abandonner Fachoda.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
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