avancée des anglo-saxons et marginalisation des francophones |
Un traité de libre-échange vient dêtre signé entre trois regroupements économiques africains : la Comesa (Marché commun des États dAfrique orientale et australe), lEAC (Communauté de lAfrique de lEst) et la SADC (Communauté de développement de lAfrique australe). Ce traité a été signé à Charm el Cheikh (Égypte) le 10 juin par 26 pays africains. À première vue on ne peut quêtre ravi de voir les Africains se prendre en main. Il faut pourtant émettre deux petits bémols. Dabord, la plupart des pays concernés sont anglophones et dépendaient autrefois de lempire britannique. Certes, sy ajoutent deux États lusitanophones, le Mozambique et lAngola, deux anciennes colonies françaises, Madagascar et Djibouti, et les anciennes possessions belges, le Rwanda, le Burundi et la République Démocratique du Congo. Néanmoins, cest un ensemble territorial compact que forment ces 26 pays. Il sétend de lÉgypte à lAfrique du Sud et reprend la vieille idée britannique dun territoire dominé par Londres allant de la Méditerranée au Cap de Bonne-Espérance. On se souvient que ce plan, conduit avec succès par les Anglais, fut la cause dune forte tension entre Paris et Londres en 1898 (*). On ne peut sempêcher de constater que la masse des pays dAfrique de louest, en majorité formée de pays francophones, est exclue de ce traité. Ensuite, faut-il préciser, le nouveau traité sintitule TFTA (Tripartite Free-Trade Area) dont le sigle ressemble étrangement à celui dun autre traité, le TAFTA (Traité de Libre-Echange Transatlantique en français) que Washington veut faire signer à lEurope. De regroupement dÉtats
en regroupements dÉtats, comme dans le cas de lUnion
européenne, on voit le programme mondialiste, dans sa
version sous domination anglo-saxonne, sinstaller sous
nos yeux à travers la planète. * En juin 1896, le gouvernement chargea le capitaine Marchand dune mission appelée Congo-Nil, afin de relier les possessions françaises de la partie ouest de lAfrique à Djibouti. Problème, la mission doit traverser au sud du Soudan des territoires sur lesquels les Britanniques ont des vues car, déjà, ces derniers veulent prendre le contrôle dune bande de territoire reliant la Méditerranée au Cap. Arrivé au Soudan, Marchand signa un traité avec une tribu locale, les Shilluks. Puis il sinstalla dans une position évacuée par les Britanniques, le fort de Fachoda. Paris, sous la pression de Londres finit par ordonner à Marchand dabandonner Fachoda. |
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