LA THÉORIE DU COMPLOT

juin 2006

  Combien de fois, évoquant devant un quidam vos sentiments de méfiance à l'égard d'un groupe constitué, ne vous êtes vous pas entendu répondre avec une pointe de suffisance : " Encore la théorie du complot ! " Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, une mode s'est imposée, qui voudrait nous faire croire les complots inexistants ou, dans le pire des cas, une curiosité du passé. Sauf, bien sûr, s'ils entrent dans la stratégie de propagande des artisans de la pensée unique. Or, il faut le savoir, les comploteurs arrivent d'autant mieux à leurs fins qu'ils n'éveillent pas la méfiance. Aussi, pour se protéger, sont-ils les premiers à tourner en dérision ceux qui dénoncent leurs intrigues.

 Mais qu'est-ce qu'un complot. L'encyclopédie nous dit : " Une résolution concertée en commun et secrètement contre la sûreté de l'État, contre quelqu'un, contre une institution. "

Dans cette définition, le mot contre est décisif. Un complot n'existe que s'il y a volonté de porter préjudice. Sans quoi, même s'il n'est pas toujours aisé de l'en distinguer, toute entreprise politique ou commerciale s'identifierait à un complot.

Le secret apparaît comme un autre aspect indispensable au complot, fut-il partiellement éventé. Car dès que les comploteurs commencent à mettre leur plan en action, ils se dévoilent partiellement. Commençant à inquiéter, ils répondent alors par des propos rassurants, parlent de manie du complot et diabolisent ceux qui se mettent en travers de leur route.

En France, Le parti communiste nous offre un excellent exemple de cette stratégie. Nulle part, quand ils se sont emparés du pouvoir, les communistes n'ont accepté qu'un autre parti entrât en concurrence avec eux. Partout ils ont institué une dictature. Chez nous, ils affirmaient accepter l'alternance démocratique. Nous n'avons aucune raison de les croire. Pire, leurs comportements et leur soutien aux régimes marxistes les plus répressifs donnent à penser qu'ils ambitionnaient . " secrètement " d'instaurer un État de type soviétique en France.

Comme signalé plus haut, leur réponse a bien été de démentir, de rassurer et de diaboliser leurs adversaires. Il est vrai, l'effondrement de l'empire soviétique venant et, jusqu'en Chine, l'idéologie marxiste faisant faillite, pour notre pays la menace des communistes s'évanouissait. Ils se résolvaient alors à devenir un parti comme les autres. Quant à la plupart des Français, ils s'habituaient à ces complots dont on parle beaucoup sans jamais les voir éclater. Cela les réconfortait et les invitait à l'insouciance.

Ces Français là devraient relire l'Histoire. Le 23 août 1939, les Soviétiques et les Allemands signaient un pacte de non agression et se partageaient la Pologne et les États baltes. Résultat, en raison de la sympathie des communistes français pour les Soviétiques, le 26 septembre 1940, vingt-cinq jours après le début de la guerre, leur parti était dissous. Maurice Thorez, son secrétaire général, désertait de l'armée le 4 octobre sur l'ordre de Moscou. Condamné et déchu de la nationalité française, il passera la guerre chez les Soviets. Quant à Maurice Tréand (1), le 19 juin, à la veille de l'armistice, il négociait déjà avec les Allemands pour obtenir l'autorisation de faire reparaître " l'Humanité, " l'organe du parti communiste.

Mais le 22 juin 1941, l'Allemagne nazie dénonçait le pacte germano-soviétique et attaquait son ancienne complice. Alors seulement, il faut le rappeler, les communistes français commencèrent à rejoindre la résistance.

Imaginons le flirt entre les deux grands despotismes du XXème siècle perdurant. Comment douter que les communistes français ne se soient faits les serviteurs zélés de l'Allemagne nazie ?

Nous ne leur en faisons même pas le reproche. Un idéal les guidait, fût-il à nos yeux perverti. Néanmoins, cette aventure prouve bien que leur loyauté n'allait pas à la France. Cette partie visible de leurs comportements permet de deviner leurs intentions. De comprendre même de quoi ils auraient été capables si l'Histoire avait mieux servi leurs desseins, comme un temps dans les pays de l'Europe de l'Est, tous soumis à leur diktat.

Trop facile, aujourd'hui, pour les communistes, de réfuter l'intention de complot contre la France sous prétexte qu'ils n'ont pas pu l'amener à son aboutissement. Nous admettons cependant l'innocence, même relative, des militants de base. Le complot se tramait en haut lieu et pour y amener les simples communistes, les dirigeants comptaient sur la discipline de fer imposée à leurs membres. C'est là un trait des conspirations de masse. Elles s'appuient sur une population d'individus manipulés, souvent inconscients jusqu'au bout du rôle véritable que l'on veut leur faire jouer. En tant qu'instrument de leur propre servitude, ils sont en quelque sorte des " imbéciles utiles, " comme disait Lénine.

Mais le communisme n'avait pas perdu ses attraits que déjà un autre internationalisme faisait son chemin. La mondialisation.

Depuis le début des années 70, un homme accumule les preuves de cette autre conspiration. Il s'appelle Pierre de Villemarest (2). Beaucoup le prenaient pour un illuminé auteur de théories fantaisistes. Aujourd'hui voyant ses prévisions se réaliser, il devient plus difficile de réfuter ses révélations.

Que dit-il ? Qu'une entente a pris place parmi les plus hautes personnalités de la finance mondiale. Selon lui, ses membres travaillent à donner naissance à un gouvernement planétaire, soumis à leur volonté. Dans leurs communications les plus explicites, ils justifient leur ambition par la nécessité de réorganiser le monde en rééquilibrant la production et la consommation, afin de mettre un terme aux pertes générées aujourd'hui par le manque d'organisation des États. Un prétexte digne de l'Union soviétique !

Aujourd'hui, comment en rire ? Nous voyons bien une politique mondiale travaillant à disloquer les États-nations, à supprimer les frontières, pour transformer la planète en un vaste espace dominé par les seules lois du commerce.

L'Europe de Valéry Giscard d'Estaing et de ses amis nous y mène. L'OMC (Organisation mondiale du commerce) y travaille en détruisant les systèmes douaniers. Sensées nous enrichir, ses règles nous font perdre des emplois, délocalisés vers des pays, bientôt des zones, à " bas coût," comme disent les partisans de cette manie destructrice.

Les noms ? Nous les connaissons : le CFR (Council on Foreign Relations) basé à New York et créé en 1919, le Groupe Bilderberg (1954) ou la Commission Trilatérale (1972) etc...

Leurs membres appartiennent aux plus hautes sphères de la finance et du monde politique : David Rockefeller, Henry A. Kissinger ou Paul Bremer, ancien gauleiter américain en Irak à la suite de l'attaque anglo-saxonne du printemps 2003. Figurent aussi des noms connus en France comme ceux d'Olivier Giscard d'Estaing et de Raymond Barre.

En 2003, le CFR, à lui seul, comptait 4000 membres, dont beaucoup infiltrés dans l'administration des États-Unis. En France, l'IFRI (Institut Français des Relations Internationales) sert de relais aux tenants de la mondialisation.

Trop ouvert ce complot pour en être un ? C'est sa force. Comme le communisme autrefois, ces complots de masse jouent sur des degrés d'initiation. Le sommet garde le secret des intentions. La base obéit.

Comment dès lors connaître la vérité ?

De deux façons. D'abord en observant les effets de la mondialisation. Si, il y a vingt ans, quelqu'un avait prophétisé une guerre du pétrole lancée par les Etats-Unis contre le Moyen-Orient, personne n'y aurait cru. Nous serions resté aussi sceptique, à cette époque, à l'annonce de la création de l'industrie chinoise par, et aux dépens, de l'Occident. Or, ces événements sont les conséquences du mondialisme.

Autre moyen de savoir, les erreurs commises par les auteurs du complot dans la conservation du secret. Sur ce plan, même les plus éclairés commet-tent des fautes. Il suffit de les guetter, activité dans laquelle excelle Pierre de Villemarest.

Mais, pourquoi, demanderont certains, les artisans de la mondialisation seraient-ils des comploteurs ? Défendant une vision de la politique alternative de celle que nous connaissons, n'exercent-ils pas un droit essentiel, celui de promouvoir leurs idées ?

Non, d'abord parce que ce projet est secret. Il y a secret car, l'objectif final, une dictature des super-puissances de la finance, est intolérable, par conséquent inavouable. Ensuite parce qu'il y a volonté de nuire aux États-nations en les détruisant. Seule différence avec les complots classiques, celui de la mondialisation ne s'attaque pas à un État, mais à tous les États. Une fois réduit cette défense des peuples, ses initiateurs asserviront sans retenue les individus.

On vous répondra l'ambition mondialiste dictée par de bonnes intentions. Même si elle l'était, elle prendrait un jour la forme d'une dictature, parce que les monopoles, de pouvoir ou de position, finissent toujours comme cela.

De tailles différentes, d'autres complots se fomentent un peu partout. Parce que la nature humaine est ainsi faite. La France, qui n'y croit pas, est vulnérable. Car il existe deux manières de souffrir des complots : en les voyant partout ou en ne les voyant nulle part.

Alain Chevalérias

 

 

 

Maurice Thorez 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
David Rockefeller
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Henry Kissinger
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Paul Bremer

 Notes

(1) Maurice Tréand et Jacques Duclos dirigeaient alors le parti communiste français. Duclos aurait aussi participé à la démarche auprès des Allemands.

(2)

 " Faits et chroniques interdits au public "
de Pierre et Danièle de Villemarest.
Éditions Aquilion.

&
" La lettre de Pierre de Villemarest "
La Vendômière
27930 CIERREY

 

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