les 13 et 14 avril 2018? |
Aprés avoir averti, les alliés occidentaux attaquent la SyrieDans la nuit du 13 au 14 avril, une force aérienne
formée d'appareils américains, britanniques et
français a attaqué des cibles militaires contrôlées
par l'autorité syrienne. Selon les Occidentaux, les bâtiments
visés servaient à la mise en oeuvre d'armes chimiques,
des gaz de combat. L'opération faisait suite à
une nouvelle attaque chimique qu'aurait perpétrée
le régime de Bachar Al-Assad sur la ville de Douma, causant
une cinquantaine de morts civils. Pourquoi, se demande-t-on, avertir l'adversaire et limiter ainsi ses pertes ?
Un signal fort adressé aux pays tentés par l'arme chimiqueL'avertissement apparaît d'autant plus fort que les attaquants n'ont pas subi de pertes. Ceci pour une raison simple : les armements d'origine soviétique, comme la plupart de ceux de la Russie d'aujourd'hui, sont technologiquement surclassés par ceux des Occidentaux. Or, la Syrie ne met en oeuvre que cette catégorie d'équipements. Ainsi, les duels aériens entre des avions de fabrication européenne ou américaine et des aéronefs de conception soviéto-russe ont toujours tourné à l'avantage des premiers. Que ce soit au Moyen-Orient ou en Serbie, en 1999. Aussi, plutôt que de la voir détruite, les Syriens ont gardé leur aviation de combat au sol. Mais pourquoi cette mobilisation occidentale contre les gaz de combat ?L'affaire remonte à la Première Guerre mondiale. En quatre ans, plus de 100 000 tonnes de gaz avaient été utilisées sur le front l'Ouest. On comptait une centaine de milliers de morts et plus d'un million d'invalides à vie. Mais ce n'est pas l'aspect humanitaire qui inquiétait nos dirigeants. Les gaz de combat s'avèrent difficile à gérer, les caprices du vent pouvant les retourner contre leurs utilisateurs. Ils rendent aussi le territoire pris à l'ennemi inoccupable pendant un certain temps. D'où le Protocole de Genève, signé le 17 juin 1925, qui interdisait l'usage des armes chimiques et biologiques. Puisque le gaz ne représentait pas un atout décisif, mais un danger pour son utilisateur, il valait mieux, d'un commun accord, l'éliminer de la palette des armes. Fait notable, pendant la Seconde Guerre mondiale, même les Allemands n'y ont pas eu recours dans les affrontements. Le 13 janvier 1993, une nouvelle Convention était même signée par 192 pays, interdisant la fabrication et l'entreposage de gaz de combat. Aujourd'hui, les gaz font surgir une nouvelle crainte.Si la Syrie était laissée libre de les utiliser, une course à cette arme pourrait éclater. Les stocks se multipliant, les armées en campagne disposant de munitions chimiques prêtes à l'emploi, les risques de vols deviendraient hautement probables. Profitant de l'aubaine, des terroristes pourraient alors s'en procurer aisément.
Alain Chevalérias * Voir le témoignage d'un ancien général syrien recueilli sur le blog : alain-chevalerias.fr |
www.recherches-sur-le-terrorisme.com |