Pourquoi Véronique Genest
a fait flamber l’écran ?

avril 2013

Aux dernières législatives, en juin 2012, une certaine Daphna Poznanski-Benhamou,citoyenne israélienne bénéficiant de la double nationalité française a été élue dans la 8ème circonscription, l’une des onze réservées aux Français vivant à l’étranger. En place, elle parvenait à siéger dans deux commissions sensibles : celle de la Défense nationale et celle consacrée à l’enquête sur le fonctionnement des services de renseignement français. Cela montre que l’accès de doubles nationaux à l’Assemblée nationale sans mesures de précaution peut s’avérer dangereux pour notre pays. Mais la pauvre Daphna n’a pas eu de chance. Le 15 février, le Conseil constitutionnel a annulé son élection et l’a déclarée inéligible pour un an, ses comptes de campagne ayant été rejetés. Pour la remplacer, les candidatures se multiplient. Néanmoins la 8ème
circonscription recouvre huit pays, dont Israël (1) qui hébergent plus de la moitié des Français de l’étranger. Il n’en a pas fallu plus pour que l’État hébreu voit dans ce siège de l’Assemblée nationale française un bien qui lui revient de droit par le biais de la communauté juive ou plus directement d’un double national. Pour les prochaines élections figurent déjà : Valérie Hoffenberg, William Goldnadel, David Shapira, Yitzhak Trauttman et Jonathan-Simon Selem. Véronique Genest a été choisie par ce dernier comme suppléante.


Né en 1983, le candidat Jonathan Simon Sellem est un journaliste pur produit du microcosme sioniste.

En 2001, il a commencé sa carrière à TFJ, la Télévision française juive, où il a même été directeur de la rédaction à partir de 2004. La chaîne bénéficiait des plus hautes protections. Au comité éditorial figuraient entre autres Joseph Sitruk (grand rabbin de Paris), Jacques Attali, Samuel Pisar (survivant du génocide nazi) et Elie Wiesel (2).

En 2006, s’installant en Israël et prenant la nationalité du pays, il intégra le ministère des Affaires étrangères, jusqu’à ce qu’en 2008 il fonda JSSNews, un media électronique en français spécialisé sur l’actualité de l’État hébreu et du Moyen-Orient du point de vue le plus sectaire professé à Tel-Aviv et Jé-rusalem. Le 13 janvier il a dit un discours au CRIF sur l’équivalence, pour lui, entre antisionisme et antisémitisme.

Mais qu’est-ce qui a poussé Véronique Genest à devenir sa suppléante ? Née en 1956, elle entame une carrière de comédienne dans les années 80 sous son nom, Véronique Combouilhaud.

Elle a plus de chance avec le pseudonyme de Genest, adopté en 1981 pour la série télévisée baptisée Nana et créée en hommage à l’oeuvre d’Émile Zola. Néanmoins, le succès n’est encore que timide.

1992 va être une année décisive pour elle. Orpheline depuis l’âge de 10 ans, elle perd son frère. Mais elle a trouvé une âme compatissante en la personne de Meyer Bokobza. Elle l’épouse, lui qu’elle a rencontré en 1989, lors d’un dîner chez son coiffeur, Jacques Moisant, dit-elle dans une interview. Tout un programme ! Mais 1992, c’est aussi le succès avec le personnage d’un commissaire dans la série télévisée publiée par TF1, Julie Lescaut. Troublant concours de circonstances !

Elle explique bien les choses (3) disant de Bokobza : « Je l’ai trouvé drôle, sympa, avec le côté fantasque de mon père et pratiquement la même morphologie que lui ! Autre coïncidence : Meyer est médecin », comme ce père, donc, qui lui a manqué. En psychanalyse, on appelle cela un transfert, n’est-ce pas docteur Freud (4) !

Cela rend Véronique manipulable. Or Bokobza n’est pas n’importe qui. Plusieurs des personnes qui le connaissent confirment : s’il préfère l’ombre à la lumière, c’est cependant un sioniste de la frange extrémiste. Il prend Véronique en charge. Il met en veilleuse son activité médicale et crée avec elle une boîte de production cinématographique, « Sam et Compagnie », du nom du fils qu’ils ont eu en 1996. Il sait où il va. En 2006, il produit « La Dame d’Izieu », un nième film à la mémoire des victimes du nazisme. Mois après mois, il façonne la jeune femme dans l’univers confiné du militantisme sioniste.

Enfin, Véronique est à point. En août 2012, à partir de son téléphone portable, elle envoie un message à son réseau de fans disant l’islam « dangereux pour la démocratie ». Puis, le 17 septembre, passant sur le plateau de Jean-Marc Morandini sur NRJ 12, elle ose : « Je suis islamophobe, et phobie veut dire peur. Donc oui, peut-être oui, probablement, je suis islamophobe comme beaucoup de Français. J’ai peur de l’islam comme on a peur d’une chose que l’on ne connaît pas ».

Ce qu’elle dit touche la plupart des Français au coeur parce qu’ils entendent ce qu’ils ressentent au quotidien. Parce que islamistes et délinquants charriés par la vague migratoire les inquiètent. Cette inquiétude trouve même des échos dans la caste télévisuelle. Le 20 mars dernier, Christophe Hondelatte (6) déclare publiquement à propos de Véronique : « Elle a dit qu’elle était islamophobe, mais ma foi, elle a le droit, un de l’être, deux de le dire dans notre pays... »

Commentaire nécessaire : Bien, mais qu’Hondelatte réfléchisse, si l’islamophobie devient exprimable, la judéophobie ne le sera pas moins. Nous sommes, pour notre part, sans concession à l’égard du communautarisme d’une grosse partie de la communauté juive comme d’un nombre préoccupant de musulmans. Néanmoins, nous savons que la déclaration de la haine des autres ne pourra conduire qu’à la violence. Encore faudrait-il, pour calmer la vague de colère ascendante, que l’État fasse son travail en obligeant Juifs et musulmans (7) à respecter nos lois, nos coutumes et notre sensibilité nationale. Nous en sommes loin.

Mais Bokobza pense à parfaire son oeuvre. Il emmène Véronique en Israël. En janvier 2013, elle dit à une publication locale : « On se rend bien compte que les Palestiniens sont incapables d’avoir un État et de le gérer de façon autonome » (5). Des mots qui iront droit au coeur des tenants du Grand Israël.

Au cours du même voyage, elle accorde un autre entretien à un certain Jean Patrick Grumberg. Répondant à l’une de ses questions, elle répète servilement la propagande de son interlocuteur : « Je rappelle que l’islam a tué 80 millions d’hindous » (8). Entre Grumberg, Bokobza et d’autres, il s’agit bien d’un réseau qui travaille, non à nous prévenir des dangers de l’islamisme, mais à pousser les feux de la haine contre les musulmans. Véronique Genest est devenue leur outil.

Nous plaçons dans cette logique sa prestation qui a fait scandale, du 9 mars dernier à France 2, sur le plateau de « On n’est pas couché ». Quand elle affirme : « La Palestine est une fiction et il n’y a aucun fondement historique à la revendication des Palestiniens sur cette terre », elle répète servilement ce qu’on lui a mis dans la tête.

Seul aspect rassurant, même « Actualité Juive », dans son édition du 14 mars, a cru nécessaire de préciser que ces mots constituent « aussi bien une erreur factuelle qu’un bien mauvais service rendu à l’État hébreu ». En d’autres termes, certains partisans d’un Israël conquérant commencent à percevoir la monstruosité de l’idéologie qu’ils ont participé à répandre. Si la Synagogue veut bien faire un effort...

Notes


(1) Les autres pays sont Chypre, la Grèce, l’Italie, Malte, St Marin, le Vatican et la Turquie.
(2) Placée en liquidation judiciaire en 2005, TFJ a fermé son antenne au cours de l’automne 2006. En février 2008, Ghislain Alloun et sa concubine Michaëla Heine, ses dirigeants, ont été condamnés à la prison dont six mois ferme. Le 2 juillet 2009, en appel, ils ont écopé de 18 et 12 mois avec sursis. Ils étaient accusés de la mise en place d’un montage financier frauduleux. Maître Elisabeth Belicha, l’une des actionnaires de TFJ, a accusé le couple d’avoir pris le contrôle de la chaîne grâce à « un système de facturation triangulaire et de compensation de créances à double détente ».
(3) In « Paris-Match » du 5 février 2009.
(4) En résumé le « transfert » est un report d’affectivité d’une personne sur une autre.
(5) In « Le Petit Hebdo », publication francophone.
(6) Journaliste qui a travaillé à RTL et à France 2.
(7) Nous mettons une majuscule à « Juifs » car dans ce cas précis, nous parlons d’eux en tant qu’ethnie. Le m minuscule s’impose en revanche à « musulmans » car nous évoquons leur appartenance religieuse.
(8) Pour comprendre, voir "
génocide de 80 millions d’Indiens par l’islam."
Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 

 

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