Lettre d'exilés iraniens à la Cour européenne de Justice de Première Instance

 

"Aux juges de la Cour de Première Instance,

 

A neuf heures trente, le 7 février 2006 à la Seconde Chambre de la Cour Justice de Première Instance de la Communauté européenne, se tiendra l'audition T-228/02 concernant l'Organisation des Moujahidine du Peuple d'Iran et le Conseil de l'Europe...

En termes simples, nous comprenons qu'à travers cette action, les Moujahidine souhaitent être retirés de la liste des organisations terroristes.

 

Ci-dessous quelques-uns des principaux arguments présentés par les MEK (Moujahidine-e-Khalq) :

  1. Ils mèneraient une résistance légitime contre le régime iranien.
  2. Ils respecteraient les principes fondamentaux de la démocratie.
  3. Ils obéiraient aux principes fondamentaux des Droits de l'Homme.
  4. Ils seraient soutenus par la communauté internationale.
  5. Ils n'auraient jamais entrepris d'actions contre des civils.
  6. Ils seraient le seul mouvement de résistance agissant à l'intérieur des frontières d'Iran.
  7. Ils défendraient la paix dans la région.

 

En réponse, et s'opposant à cette action, les signataires de cette lettre déclarent collectivement vouloir et être capables d'apporter leur témoignage sur les faits mis en évidence dans cette lettre.

  1. Depuis le début, les MEK ont été la principale force anti-occidentale avant et pendant la révolution de 1979 en Iran. Les MEK ont tué six Américains en Iran pendant les années soixante. Pendant la " crise des otages, " en 1980, les MEK ont soutenu l'idée de tuer les otages américains. A nouveau et ouvertement, ils ont repris les armes contre le régime iranien parce qu'ils avaient échoué à s'emparer du pouvoir par un coup d'Etat contre le gouvernement né de la révolution en 1980. Depuis cette époque, les MEK ont lancé des attaques au mortier contre des cibles civiles, provoquant la mort de simples commerçants et de passants. Ils ont bombardé des usines, des écoles et des secteurs résidentiels. Ils ont reçu des ordres de Saddam Hussein pour attaquer des objectifs choisis par son régime et ont été payés pour cela.
  2. Les MEK sont organisés comme une autocratie, avec Massoud Rajavi pour seul leader autoproclamé à vie. Il occupe la place de chef suprême et est au-dessus des lois. Personne n'a le droit de lui interdire le pouvoir ou seulement de le critiquer. En dessous de lui, dans l'ordre hiérarchique, on trouve sa femme Maryam Rajavi, elle même mise en place par Massoud Rajavi. Il l'a nommée " Présidente élue " au Conseil National de la Résistance (CNR). La prétendue élection a eu lieu au cours d'un meeting sans décompte des participants et au cours duquel il n'y a pas eu de scrutin secret. Le résultat a été à 100% en sa faveur. Le CNR est formé à 95% de membres des MEK. Les seules membres qui se disent indépendants croient sans exception à l'idéologie des MEK.
  3. Il existe d'innombrables histoires d'exécutions et de mesures répressives au sein des MEK. Ils ont pratiqué le mariage forcé et, aujourd'hui, le divorce, la séparation des enfants de leurs parents, l'apartheid sexuel, l'emprisonnement pour critiques des leaders, voire même pour ne pas approuver leurs choix stratégiques. Des membres des MEK ont été envoyés à la prison irakienne d'Abou Ghraib. Les punitions extra-judiciaires incluent l'emprisonnement en cellule isolée pour de longues durées et la torture à mort, sur ordre de Massoud Rajavi. Le rapport de " Human Rights Watch, " publié en mai 2005, " Pas de sortie, " ne décrit que quelques échantillons de tels abus des Droits de l'Homme pratiqués systématiquement dans l'organisation des Moujahidine. D'anciens membres produiront des témoignages prouvant que pas un seul des articles de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme n'est respecté par les MEK.
  4. Les MEK affirment avoir obtenu des centaines de signatures de palementaires occidentaux. Néanmoins, les noms n'ont jamais été publiés et personnes n'a vu les signatures en question...
  5. Il y a de nombreux cas de morts civiles ou de blessures infligées délibérément en raison de l'imprécision des méthodes et des armes employées par les MEK en IRAN. De l'utilisation de mortiers, tirant dans des secteurs civils, a résulté que des écoles, des parcs publics et des bâtiments de zones résidentielles ont été touchés. Le plus grand nombre de civils tués par les MEK a eu lieu pendant l'opération " Flamme éternelle " en 1988. Pendant cette opération, iranienne les invitant au nom de Rajavi à changer le régime par la force des armes, l'organisation des MEK a envoyé des milliers de civils sans entraînement militaire combattre les Gardiens de la révolution. Des milliers sont morts ou blessés au cours de cette opération avortée. Rajavi est coupable de crimes de guerres, conséquences de ses ordres et décisions pendant l'opération.
  6. Les MEK ne jouissent d'aucun soutien à l'intérieur de l'Iran et la plupart des jeunes gens n'ont jamais entendu parler des MEK sinon comme un groupe ancien qui a trahi leur pays en combattant aux côtés de Saddam Hussein pendant la guerre Iran-Iraq. Les MEK ne parlent pas de leurs vingt ans de stationnement en Irak et de leur dépendance à Saddam Hussein pendant tout ce temps. Aucun groupe d'opposition, à l'intérieur ou à l'extérieur de l'Iran, n'a jamais accepté d'entretenir des relations avec les MEK qu'ils considèrent comme des traîtres. Le peu de soutien dont ils bénéficient hors du pays de la part des exilés iraniens apparaît comme une indication évidente de la faiblesse de leur audience à l'intérieur de l'Iran. L'existence des MEK ne profite qu'aux radicaux du gouvernement iranien. Nous pensons à ceux qui refusent toute opposition parce qu'ils sont des assassins et des traîtres à leur pays. Ceci permet aux radicaux de poursuivre leur politique de répression contre n'importe quelle opposition légitime.
  7. La plus récente prise de position publique des MEK a été d'appeler à un changement de régime grâce à une guerre des Etats-Unis ou d'Israël contre l'Iran. La troisième voie offerte par les MEK suppose qu'un changement de régime ne peut voir le jour que si leurs forces sont réarmées.

 

 Depuis 2002, beaucoup de choses ont changé.

" L'organisation des Moujahidine-e-Khalq affirme renoncer à la lutte armée et se résoudre à lutter par des moyens pacifiques et, par conséquent, demande aux autorités compétentes de la retirer de la liste des organisations terroristes. " Les MEK prétendent que dans le futur ils ne s'engageront que dans le champ des activités politiques, sociales et culturelle contre le gouvernement iranien.

Premièrement, cette déclaration n'a jamais été faite publiquement et n'a jamais été seulement prononcée en privé devant les officiels impliqués dans les activités de cette Cour. Deuxièmement, c'est un mensonge. Les MEK n'ont aucune intention d'abandonner la lutte armée.

Pas plus tard qu'il y a deux mois, les MEK ont clairement proféré une sentence de mise à mort contre ceux qui les critiquent dans les pays européens. Ceci a été diffusé sur leur télévision clandestine. Des copies sont disponibles.

Les MEK continue de promouvoir leur " Armée nationale de libération " (actuellement désarmée par les forces américaines en Irak), la présentant comme le seul moyen possible de changer le régime en Iran. Les MEK soutiennent ouvertement le recours à la violence en Irak, en Iran et en Occident.

Des informations provenant d'une source proche des MEK précisent que l'organisation s'active aujourd'hui pour recueillir les signatures de ses membres leur faisant jurer que :

  • La lutte armée est le seul moyen possible de faire changer le régime et de prendre le pouvoir en Iran. (La véritable signification de cela c'est la conviction que le camp d'Achraf en Irak perdurera et que ses combattants seront réarmés).
  • Ils adhèrent à toutes les étapes de la Révolution idéologique, l'ont adopté consciemment et croient en tous ses aspects.
  • Ils se déclarent totalement loyaux à l'idéologie de leur chef, qui est Massoud Rajavi. (Cela signifie que Rajavi ne sera jamais démis de ses fonctions à la tête des MEK, déniant ainsi tout semblant de processus démocratique).

Ces trois articles, que chaque membre des MEK est prié de confirmer et de signer, sont l'opposé des conditions nécessaires pour obtenir gain de cause devant cette Cour.

En fait, les MEK sont plus que jamais dans leur histoire soumis à ces principes comme si c'était le seul moyen pour l'organisation de préserver son intégrité.

Depuis la chute de Saddam Hussein en 2003, des bribes de preuves sont remontées à la lumière à propos du comportement des MEK en Irak et ailleurs. Les exemples comptent : des assassinats de personnes ciblées, des ventes illégales de pétrole pour Saddam Hussein en Occident (pendant le programme " Pétrole contre Nourriture " des Nations unies), leur complicité dans la répression des soulèvements chiite et des kurdes en mars 1991 qui s'est soldée par le massacre de civils.

Les MEK n'ont jamais condamné leur bienfaiteur déchu, Saddam Hussein et refuse de l'appeler autrement que " l'ex Président d'Irak. " Les MEK n'ont pas interrompu leurs relations avec les derniers fidèles à Saddam en Irak et ailleurs, dont le Parti Baath et les chefs tribaux loyaux à Saddam Hussein. Le 11 septembre 2001, les MEK ont célébré la tragédie dans leurs camps en Irak. Les chef des MEK ont directement ordonné les suicides par le feu dans les villes européennes en juin 2003, qui se sont terminées par de graves blessures et deux morts.

 

Si les MEK veulent annuler les preuves qui ont mené à leur inscription sur les listes terroristes des plus grands pays occidentaux, ils doivent :


1/ Publiquement et sans équivoque renoncer à la violence comme un moyen d'atteindre leurs objectifs politiques et accepter publiquement le démantèlement du Camp d'Ashraf en Irak.

2/ Abandonner la pratique de la vie collective, du divorce obligatoire, de la séparation des enfants de leurs familles, de priver leurs membres de la jouissance de leurs biens financiers et cesser d'utiliser des méthodes de manipulation psychologiques pour endoctriner leurs recrues. Les MEK doivent affranchir leurs membres de la condition d'esclaves dans laquelle ils sont réduits.

3/ Respecter les principes démocratiques en tenant pour la première fois des élections démocratiques qui permettront le limogeage et le remplacement de tous les responsables grâce à un scrutin secret. Administrer l'organisation comme un groupe politique normal.

4/ Fournir des réponses publiques concernant les problèmes soulevés par le comportements des MEK au cours des vingt-cinq dernières années, incluant les massacres de Kurdes et de chiites irakiens en 1991, les massacre de milliers de civils lors de l'opération " Flamme éternelle " en 1988, l'incarcération de dissidents dans leurs propres prisons et dans l'infâme lieu de détention d'Abou Ghraib. "

 

 Signatures :

Abbass Sadeghi, Akbar Akbari, Ali Akbar Rastgoo, Ali Bashiri, Ali Ghashghavi, Alireza Mir Esmaili, Alireza Mirasgari, Amir Atefe, Amir Kord-Rostamie, Anne Khodabandeh, Aylar Seraji, Batool Ahmadi, Batool Maleki, Behzad Alishahi, Behzad Kazemi, Daryoush Mir Esmaili, Edward Tormado, Elham Kakavand, Faride Barati, Farhad JavaheriYar, Faride Sadri, Farzad Fazinfar, Fatolah Firooz, Ghasem Ghezi, Gholam Mehdioghli, Habib Khorrami, Hadi Shams Haeri, Hanif Baghalnejad, Hassan Azizi, Hassan Haghi, Hassan Khalaj, Hassan Mohamadi, Hassan Sadeghian, Homayoon Elahi, Hossein Baghalnejad, Iraj Haghverdi, Jafar Baghalnejad, Jafar Gonjeshki, Jamshid Tahmasbi, Javad Firoozmand, Karim Haghi, Katayoon Mir, Esmaili, Kazem Molahosseini, Khaodabakhsh Rudgar, Majid Farahani, Mahboobe Barati, Masoome Behnam, Massoud Jabani, Massoud Khodabandeh, Marjan Malek, Mehdi Baghalnejad, Mehdi Khoshhal, Milad Ariyayi, Mina Vatandoost, Mitra Yoosefi, Mohamed Hossein Sobhani, Mostafa Mohammadi, Mostafa Mostafai, Naser Haghi, Naser Razvani, Nasrin Behboudi, Omid Ahmadi, Parvin Haji, Maryam Jokar, Rassoul Ahmadi Nejad, Reza Haghi, Robabe Shahrokhi, Ronak Mostafai, Roya Roodsaz, Saeed Khodashenas, Samad Alesiad, Sara Baghalnejad, Shafighe Haghi, Shokat Haghverdili, Soheila Behboodi, Yaser Ezati, Zahra Lotfi...

 

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