Les réseaux criminels des Balkans nous renvoient
à l’époque
des gangsters de Chicago

 

septembre 2009


Streten Jocic, de son nom de guerre Joca Amsterdam, un voyou serbe coupable de plusieurs assassinats, s’est longtemps caché en Bulgarie d’où il dirigeait « ses affaires ». Il a été arrêté à nouveau en avril dernier pour deux meurtres commis à Zagreb.

Pour ce faire, il communiquait à partir de cabines téléphoniques installées sur le littoral de la Mer Noire ou à Sofia, la capitale. La police hollandaise ayant décidé de se saisir de lui, deux de ses membres se rendirent en Bulgarie.

Plusieurs appels de Jocic ayant été enregistrés partant d’une cabine de la Place de la Renaissance, à Sofia, une surveillance fut organisée par la police locale. Une soirée de juin 2002, Jocic se retrouvait les menottes aux poignets.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là ! Jocic avait des amis en Bulgarie, dont un certain Baj Mile, un mafieux dont le clan contrôle en Bulgarie de nombreux hôt els dans les stations de vacances. En homme qui sait s’y prendre, il a légalement enregistré sa bande sous la raison sociale d’une compagnie d’assurances, le SIK.

Avant d’être extradé aux Pays-Bas, Jocic laissait en cadeau à son ami Mile la bande de tueurs qu’il avait formée. Pour la plupart des Croates qui avaient combattu dans les guerres des Balkans. Néanmoins, si Mile assurait l’ordinaire à ces précieux tueurs, Jocic, depuis sa prison aux Pays-Bas, continuait de leur donner des ordres. Il faut dire que les liens du sang versé unissent les deux hommes.

On sait par exemple, qu’un certain Poli Pantev avait volé 600 kg de cocaïne à Mile. Pour se venger, celui-ci ordonna de tuer le mauvais plaisant. Une première fois, un homme de main avait tiré à la roquette contre la voiture blindée de Pantev. Sans succès, la distance de tir, trop courte, n’avait pas permis à la charge d’exploser. La deuxième fois, une équipe de tueurs russes, qui devait fabriquer une bombe, s’était fait sauter avec la moitié de l’hôtel de Sofia, dans une chambre duquel elle préparait les explosifs.

Convaincu que le pays devenait malsain pour lui, Pantev s’était réfugié en Colombie pour échapper aux tueurs lancés à ses trousses. Mais, agissant pour le compte de Mile, Jocic le faisait assassiner à Aruba, en mars 2001.

Ayant purgé sa peine aux Pays-Bas, Jocic rentrait en Serbie en 2006. Cette fois, c’est la police serbe qui l’appréhendait en avril dernier. On intègre pourtant bien ces pays à l’Union européenne, sans visas ni frontières pour nous protéger.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 

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