Raoul Weil, ancien cadre supérieur de
la banque suisse UBS, a été arrêté
en Italie suite à lémission dun mandat
international émis par les États-Unis. Il lui est
reproché, par ces derniers, davoir organisé
lévasion fiscale de 20 000 ressortissants américains.
Weil a été interpellé
dans un hôtel à Bologne (Italie) le 19 octobre 2013.
Depuis 2008, le mandat américain pesait sur lui. Néanmoins,
un accord ayant été passé entre UBS et le
fisc américain en 2010, assorti du paiement dune
amende de 780 millions de dollars, de plus avec le temps, Weil
avait toutes les raisons de se croire débarrassé
de cette menace.
Cette affaire, qui na entraîné quune
brève dun laconisme édifiant dans «
Le Figaro » du 22 octobre, met en évidence
des points inquiétants de la mondialisation. Dune
part les États-Unis peuvent se permettre ce quils
veulent. Dautre part, un employé se voit poursuivi
en justice au pénal dans un pays étranger, et arrêté,
pour des actes commis sur ordre de sa hiérarchie dans
un cadre professionnel.
Seul moyen déchapper à
la tyrannie de Washington, rester cloîtré dans son
pays, la plupart des États refusant jusquici dextrader
leurs ressortissants vers un pays tiers.
Plus dun millier de banquiers
suisses en sont réduits à cette extrémité,
estime la Chambre de commerce Suisse-États-Unis. Franchissant
la frontière, ils craignent de se voir appréhendés
et incarcérés à la demande de la justice
américaine, voire française. En effet, trois employés
dUBS France ont été mis en examen sur décision
de Paris et un gérant de fortune suisse a été
intercepté par les douanes françaises quand il
entrait sur notre territoire.
Résultat, les banques suisses recommandent avec insistance
à leurs employés de ne plus élire domicile
en France, où limmobilier est moins cher, mais de
revenir au plus vite dans la Confédération helvétique.
Il faut le savoir, nous entrons
dans un monde de restriction de libertés. Aujourdhui
les employés de banque sont mis sous pression, parce quils
ont une vue sur une partie de votre intimité, vos moyens
financiers. Largent épargné est en effet
le garant le plus concret de votre indépendance, finalement
de votre liberté.
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Une interview
accordée
par la « vice-ministre » américaine
de la Justice donne froid dans le dos
Kathryn Keneally,
a répondu aux questions du « Matin Dimanche
», un hebdo helvétique. Elle défend la position
des États-Unis qui se sont mis dans la tête de faire
payer des amendes aux banques suisses qui ont accueillis largent
dAméricains cherchant à échapper au
fisc de leur pays.
Pour y parvenir, les pressions sont inimaginables allant du chantage
à la corruption. Les banques qui refuseraient de se soumettre
seraient juridiquement harcelées dans tous les pays où
les Américains pèsent.
« Il y a certainement des banques qui considèrent
que leur comportement était seulement un peu limite, et
souhaitent ainsi se trouver dans une catégorie où
elles ne paieront pas damende. Ces banques font en réalité
partie de celles qui devront payer », dit Keneally.
On mesure là lintransigeance de Washington.
Une liste de 14 banques jugées « coupables
» a déjà été constituée.
En vraie gestapiste, Keneally continue : « Si nous obtenons
des informations de la part de celles (les banques) qui
coopèrent, nous en saurons plus sur dautres banques.
Depuis quelque temps, nous avons de plus en plus de sources dinformations
sur les banques suisses ».
Le journaliste remarque : « Il y aura sans doute des banques qui
ne pourront pas payer les amendes et qui devront cesser leurs
activités. Vous affaiblirez ainsi la place financière
suisse
».
La réponse relève de la parfaite langue de bois
: « Nous respectons entièrement la place de la
Suisse dans le monde de la finance globalisée ».
Langue de bois mais avec cette perle tombée de la bouche
de cette prétorienne : « finance globalisée
». Keneally croit servir le mondialisme américain,
cest-à-dire le gouvernement du monde par Washington.
En réalité, affaiblissant les États et les
places financières étrangères, elle renforce
les positions mondialistes des banques de Wall Street, comme
Goldman Sachs. En clair, leur main mise sur la planète
par le biais de la finance.
Lenvoyé du journal nest pas dupe. Il fait
remarquer : « LÉtat américain abrite
750000 sociétés offshore dont une bonne partie
échappe ainsi aux obligations fiscales de leur pays dorigine.
Les USA ne font guère le ménage lorsquil
sagit des gens qui fraudent le fisc depuis leur territoire... » Après un exemple donnée
de mesures judiciaires déclenchées contre une société
norvégienne, Keneally répond : « Nous
le faisons lorsque cest nécessaire ».
On a compris, le moins souvent possible.
Sous de grands principes dhonnêteté affichés
et le recours à des arguties juridiques, cest une
guerre délimination des places banquières
concurrentes à laquelle se livrent les États-Unis.
En clair, ils veulent être le dernier endroit où
lon peut cacher son argent... quand on nest pas Américain.
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