Les vaccinés de la CIA

Les enfants d’Abbottabad ont bien de la chance : la CIA a spécialement organisé une campagne de vaccination de l’hépatite B pour eux.

Certes, l’affaire n’était pas désintéressée. Par ce moyen, les Américains comptaient prélever l’ADN des jeunes patients, pour confirmer la présence des enfants d’Oussama Ben Laden dans la région.

Autre petit détail, certain des enfants n’ont reçu qu’une injection sur trois. Les prélèvements d’échantillon sanguin une fois réalisés, à quoi bon se casser la tête !

MSF (Médecins Sans Frontières) a critiqué la méthode. Avec raison. Non seulement la santé de gosses, qui n’avaient rien demandé, est mise en danger, mais le capital de confiance de l’Occident au Pakistan s’érode un peu plus.
Comment, en effet, dans un Orient tourmenté, ne pas ressentir la colère monter en soi quand on voit l’Occident décidé de tout aux Nations Unies et se donner le droit de faire ce qu’il veut où il veut ?

Or, quand à la colère, s’ajoute le sentiment d’impuissance, le terrorisme n’est pas loin et les recrues, pour le nourrir, sont faciles à convaincre.

La France, l’Europe, le monde, souffrent d’une carence de démocratie. Nous votons mais, usant de subtils subterfuges, nos dirigeants décident seuls de ce qu’ils disent bon pour nous.
Le résultat, on le voit en France : la moitié de l’électorat ne se rend même plus aux urnes, convaincue de l’inutilité de la démarche.

Pour le moment, Internet sert souvent d’exutoire à la frustration générale. Mais pour combien de temps ? La folle et impardonnable équipée d’Anders Breivik, en Norvège, est là pour nous le rappeler : à trop vouloir contraindre les hommes à des choix qui vont contre leurs sentiments profonds, on suscite des rancoeurs que rien ne peut contenir.

Vous avez dit lutte contre le terrorisme ? Commençons d’abord par en éradiquer les causes en gestation.