Quand Eric Woerth
aimait les banques suisses

décembre 2009

Le 23 mars 2007, alors trésorier de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, Eric Woerth était à Genève pour collecter des fonds.

Une réception à l’hôtel Crown Plaza et une réunion au Caviar House ont été organisées pour recevoir les donateurs français qui, en Suisse, abritent leurs fortunes des rigueurs du fisc de leur pays.

L’épouse de Woerth, Florence, éprouvait alors la même attirance pour les banques de nos voisins. Gestionnaire de la structure financière Clymène, depuis 2007 elle gère la fortune de Liliane Bettencourt, 17ème fortune mondiale. Elle a fait transférer 280 millions d’euros de sa cliente sur un compte de la banque UBS à Genève.

Quant à Nicolas Sarkozy, quand il exerçait le métier d’avocat d’affaires, il avait pour usage d’accompagner ses clients français en Suisse pour les mettre en relations avec les financiers helvétiques.

Depuis, devenu ministre du Budget, Woerth a déclaré détenir une liste des « évadés fiscaux » qui cachent une partie de leur fortune dans la Confédération.

Il convient de se demander s’il n’a pas constitué pour partie cette liste en utilisant les noms de ses anciens donateurs ou des clients de sa femme, voire de ceux de Sarkozy. En clair, ont-ils violé le secret professionnel et trompé ceux qui leur avaient fait confiance ? Cette affaire s'ajoute à celle du transfuge de la HSBC et au délit de recel de malfaiteur.