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avril 2011
Le 11 avril 2011, vers 15 heures, Laurent Gbagbo
était capturé par les hommes dAlassane Ouattara,
son adversaire aux élections présidentielles de
Côte dIvoire, avec le soutien des forces françaises. Grâce aux investissements français et à la présence dune importante communauté française, la Côte dIvoire est alors en pleine expansion. Perle de nos anciennes colonies dAfrique de lOuest, elle va voir circuler sur son territoire 40% de la masse monétaire des États de la CDEAO (1). En 1971,
les activités syndicales de Gbagbo lui valent un emprisonnement
de 22 mois. Libéré, il se marie avec Simone, née
Ehivet. Ils ont tous deux quitté le catholicisme et rejoint
lÉglise méthodiste afin de pouvoir se remarier.
Puis il contractera un mariage coutumier, pour prendre une seconde
épouse. De nouvelles manifestations détudiants éclatant, Ouattara, alors Premier ministre, fait à nouveau emprisonner Gbagbo pendant six mois. En 1995, après la mort dHouphouët-Boigny, ce dernier appelle au boycott des élections. En 1997, on signale son passage aux États-Unis, où il noue des liens avec les milieux politiques et évangélistes du pays. Le 22 octobre 2000, il est élu aux présidentielles. Avec Simone, il instaure un pouvoir fantasque et violent. Le gourou du couple, un ancien joueur de basket, le « Prophète » Koré Moïse, devient chapelain de la présidence et une certaine Cyprienne Flumoku est nommée « ministre internationale de la grâce de Dieu ». Plus grave, Gbagbo exacerbe les tensions ethniques et religieuses quand Houphouët-Boigny avait travaillé à les réduire. Puis il accuse la minorité musulmane de comploter sous les couleurs de lislamisme. Thèse soutenue avec enthousiasme par les évangélistes américains et les proches de George W. Bush. Résultat, une rébellion éclate, dans le nord à majorité musulmane, le 19 septembre 2002. Le pays se retrouve coupé en deux, une force des Nations Unies, à laquelle participe la France, sinterposant entre les belligérants. On doit aussi à Gbagbo la création de milices coupables de nombreux meurtres. En novembre 2004, tout à son obsession de se trouver des adversaires, pour coaliser la population derrière lui, il lance une campagne de violence contre la communauté française et une attaque aérienne, le 6, contre nos unités, de la force dinterposition sous mandat des Nations Unies, causant la mort de neuf de nos soldats. Cette tragédie mérite un détour. Plusieurs titres français, dont « Le Monde » et « Valeurs Actuelles » ont fugitivement évoqué le rôle de mercenaires israéliens dans les attaques contre les Français (2). Dans le journal israélien « Maariv », un ancien diplomate de lÉtat hébreu a été jusquà dire : « Pendant toutes ces années et sous couvert dindépendance, la France a agi en Côte dIvoire selon un modèle néo-colonialiste... Le Président Gbagbo lempêche dimposer ce modèle et les Français veulent provoquer sa chute ». Cest que la position des Français en Côte dIvoire fait des jaloux. En outre, ce pays produit 43% de la consommation mondiale de cacao. Quelques semaines avant la rébellion du nord à majorité musulmane, lUSAID et différents organismes américains avaient même dépêché à point nommé des missions inattendues auprès des producteurs. Or, la crise a provoqué le doublement du prix du cacao sur le marché, enrichissant les négociants anglo-saxons qui le dominent, comme Anthony Ward. Son mandat arrivant à terme en 2005, Gbagbo retarde les élections dannée en année, jusquà fin 2010. Il perd au second tour, mais refuse de quitter de pouvoir, provoquant une nouvelle crise et un nouveau bain de sang. Puis la machine se met en marche. Les États-Unis et Israël ont choisi un nouveau poulain. Forts des résultats, face à un Gbagbo décrédibilisé, ils soutiennent Ouattara, le musulman. Reste à se demander si la France, irréprochable dans cette affaire, comparée à sa gestion du drame libyen, na pas fait le travail au seul profit des États-Unis et dIsraël qui se préparent à en récupérer les bénéfices.
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