Les informations venant de Gaza sont préoccupantes. Le 7 mai 2006, un communiqué de l'UNWRA (1) disait : "Si nous craignions, il y a deux semaines de cela, une crise humanitaire à Gaza, elle est désormais imminente." |
Sur le terrain, une source occidentale consultée par téléphone confirme la déclaration de l'UNRWA (2). "Avec l'élection du Hamas, au mois de janvier, la situation n'a fait qu'empirer... la bande de Gaza vit en état de semi-embargo. " Selon le rapport des Nations unies daté du 3 mai 2006, depuis le début de l'année, le poste de passage de Karni, seul point de transfert de marchandise avec Israël, a été fermé 57 jours : 47% du temps normal d'ouverture contre 18% en 2005. Résultat, " on assiste à un manque inquiétant de médicament, " dit le représentant d'une organisation religieuse chrétienne. Même discours chez Médecins du Monde (MDM) qui remarque dans un rapport du 12 avril: " L'accès aux soins de la population palestinienne est sérieusement entravé par le blocage des routes. " Le Docteur Jomaa Al-Saqqa, de l'hôpital Chifa, à Gaza, signale quatre morts en raison du manque de médicaments : "Depuis le mois de mars, confesse-t-il, nous avons dû réduire les traitements de nos patients souffrants de problèmes rénaux. De trois dialyses hebdomadaires, nous sommes passés à deux...Nous ne tiendrons pas deux semaines de plus. " La nourriture ne manque pas encore. L'UNRWA dispose d'une réserve de quinze jours. Mais le niveau est extrêmement bas. Le revenu moyen par habitant est de moins de deux dollars par jour. 70% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Selon le Centre palestinien des droits de l'Homme, le taux de chômage atteint 55%. Dans la classe d'âge des cinq à six ans, 41,6% des enfants souffriraient d'anémie. Il faut ajouter les bombardements. Sur une surface de 30km2, un dixième du territoire, dans le nord de Gaza et dans les zones jouxtant le mur de sécurité, tout mouvement de véhicule est pris pour cible par l'artillerie israélienne. Or, des gens habitent là. Un membre d'une organisation humanitaire précise : "C'est une moyenne de 50 à 300 obus par jour qui tombent. Pour les seuls premiers quinze jours d'avril, on a compté 17 morts, dont deux enfants, et 62 blessés, parmi eux 11 enfants et deux femmes. Je connais une famille, les Gh.. Ils ont perdu huit enfants dans les bombardements en janvier 2005. En avril dernier, leurs cousins, à la suite d'un tir direct contre leur maison, ont eu un mort, une petite fille, et dix blessés." Le mur, la peur, les attaques, le manque de médicaments et la pression alimentaire... Nous voyons dans la situation de Gaza des ressemblances terribles avec le ghetto de Varsovie. Certes, il n'y a pas, chez les Israéliens, volonté d'extermination des Palestiniens. Nous en sommes convaincus. Mais ces méthodes utilisées pour obliger une population à se soumettre nous rappellent d'autres temps. Des temps
à propos desquels le " Dictionnaire encyclopédique
du judaïsme " dit : " Les combattants du ghetto
avait mené une lutte essentiellement symbolique : isolés
comme ils l'étaient, emprisonnés derrière
leurs murs, ils savaient n'avoir objectivement aucune chance.
" A méditer. Alain Chevalérias (1) Organisme des Nations unies chargé
d'aider les réfugiés palestiniens. |
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