Bataille de requins
dans les eaux du Golfe

septembre 2012

Nos lecteurs connaissent le nom de Glencore (1).
Holding basée en Suisse, elle a été créée en 1974 par Marc Rich, homme d’affaires détenant plusieurs nationalités dont celle de l’État hébreu. Ivan Glasenberg, détenteur lui aussi de la nationalité israélienne, est aujourd’hui le patron de Glencore.

La holding a commencé dans le courtage international des produits de base dont les industries de la planète se nourrissent. Jouant sur les cours des matières premières, achetant à bas prix pour revendre à la hausse, quitte à provoquer la pénurie, elle a investi ses profits dans les mines achetées à travers le monde.

Le 24 mai 2011, Glencore est entré en bourse sous le nom de code de Galaxy. En février dernier, la holding décidait de prendre le contrôle de Xstrata, autre structure financière travaillant dans le même secteur. Comme l’a écrit le « Sunday Times » (2), l’affaire s’annonçait bien promettant de donner naissance à « un hippopotame employant plus de 100 000 personnes et fournissant de tout depuis le blé et le pétrole en passant par le cuivre et le maïs ».

Glencore détient 34% des actions de Xstrata et apparaît comme son principal actionnaire. Les autres détenteurs d’actions, dont le fond souverain du Qatar et celui de la Norvège, acceptèrent tout d’abord l’offre permettant d’échanger 2,8 parts de Glencore contre 1 part de Xstrata. Tout ce beau monde se frottait les mains.

Mais en juin dernier, le Qatar réagit. Il demandait plus de parts de Glencore en échange d’une action Xstrata. Pire, les autres actionnaires de Xstrata suivaient le Qatar. Début juillet, afin d’éviter de se trouver en difficulté, Glencore retardait la réunion des actionnaires de Xstrata.

Que s’est-il passé ? Entre temps, la demande de métaux baissait dans le monde en raison de la crise. Résultat les cours avaient baissé. Les actionnaires de Xstrata comptaient bien en tirer profit aux dépens de Glencore.

Mais, en août, nouvelle déconvenue : éclatait comme on le sait la grève dans la mine de platine de Marikana, détenue par Lonmin dont Glencore possède des parts significatives.

Entre requins, on ne se fait pas de cadeaux ! Profitant de la faiblesse de Glencore, les actionnaires de Xstrata réclament désormais 3,5 parts de Glencore pour une action de Xstrata. Glasenberg se sent comme un mouton que l’on veut tondre.

 

Notes

(1) Voir « Glencore, spéculateur et prédateur ».
(2) Dans la parution du 19 août 2012.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 

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