Iran : quand le brut fait des dupes

avril 2013

Depuis le 1er juillet 2012, l’embargo pétrolier de l’Europe contre l’Iran est entré en vigueur. Il est accompagné d’une décision identique des États-Unis.

Problème, cette action nous coûte cher et ne fait pas avancer le dossier. Il nous coûte cher parce que nous ne pouvons plus exporter vers l’Iran. Or, la France, avec Peugeot, détenait un tiers du marché de l’automobile iranien. La marque du Lion vendait dans ce pays 455 000 voitures par an. Ce n’est pas tout, en 2011, nous avons exporté pour 2 milliards d’euros de produits vers l’Iran, principalement des pièces mécaniques dont manquaient les usines iraniennes. Aujourd’hui, ces dernières s’approvisionnent sur le marché asiatique. C’est du reste sur ce même marché que l’Iran revend son brut : pour 65% vers la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l’Inde et Taïwan. La Turquie, que l’Allemagne veut encore faire entrer dans l’Union européenne, continue elle aussi d’acheter le brut iranien. Quant à la Suisse, si elle n’en importe pas, elle en facilite la commercialisation grâce à cinq traders implantés chez elle qui assurent à eux seuls le tiers du commerce mondial d’or noir.

Plus ironique : les Américains avaient cru bloquer les exportations de pétrole iranien en interdisant aux assureurs de couvrir les bateaux transportant la manne iranienne. Il aura fallu six mois aux pays asiatiques pour trouver la parade : l’Inde et le Japon ont créé des compagnies d’assurances sur des fonds publics. Résultat les assureurs occidentaux ont perdu un autre marché.

Sans être devin, nous l’avions annoncé au lendemain de la décision de l’Europe, au début de l’année 2012 : un embargo pratiqué par une poignée de pays n’a aucun effet, sinon de se retourner contre ceux qui le décident.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 

 
 
Retour Menu
Retour Page Accueil