Jonas Savimbi :
son image diffamante pour sa famille ?

par Alain Chevalérias

mars 2016

Dans un jeu vidéo, « Call of Duty : Black Ops 2 », Jonas Savimbi, ancien chef de guérilla angolais, est montré sous les traits d’un rude guerrier. Par exemple, à propos d’ennemis, il dit : « Il faut les achever ».
Sa famille, dont trois de ses enfants vivant en France, a porté plainte pour diffamation.

En 1975, j’étais en reportage en Angola pour le compte de l’agence Gamma. On était alors à la veille de l’indépendance du pays jusque-là colonie portugaise. Pour le contrôle du pays, Jonas Savimbi et son mouvement, l’UNITA, combattaient le MPLA, soutenu par l’URSS et Cuba.

D’abord invité par l’UNITA, au cours de mon enquête, j’ai été arrêté par ce mouvement et incarcéré pendant trois mois à la prison de Silva Porto avec un autre Français. Là, j’ai pu goûter la douceur des moeurs des hommes de Savimbi. Les prisonniers, mon codétenu et moi-même inclus, étaient frappés à coup de chicottes et de crosses de fusil. Nous couchions sur le sol, la nourriture manquait et les soins médicaux étaient inexistants. Si nous devons notre libération au hasard et à la chance, Savimbi, étant défait militairement, a fait exécuter les autres prisonniers à coups de barres de fer avant de les faire asperger d’essence pour brûler leurs corps, morts ou vifs.

Savimbi est tombé courageusement au combat en 2002, dans un ultime affrontement avec les autorités angolaises.
Mais, n’en déplaise à sa famille, ce n’était pas vraiment un grand humaniste.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 

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