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Par Messieurs les Députés Didier JULIA et Jacques MYARD Membres de la Commission des Affaires Étrangères de l'Assemblée Nationale
Monsieur le Président, La lecture de la presse internationale montre qu'un seul pays, la France, garde une petite capacité de dénouer la crise au Proche-Orient. Nous vous conjurons de mettre cette capacité en uvre car l'analyse des faits passés permet, en l'absence de solution, d'écrire un scénario du futur qui risque d'être catastrophique pour la France et les Pays Européens. La France doit convaincre le Président
américain qu'un dialogue est possible entre les parties
en Orient. L'accord, pour une telle démarche,
permettra à votre nom de rester dans l'histoire de la
paix du
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Par Didier JULIA, Député de Seine-et-Marne , Membre de la Commission des Affaires étrangères à l'Assemblée Nationale, Membre des Groupes d'Amitié "France-Jordanie", "France-Liban", "France-Syrie", Vice président du Groupe d'Amitié "France-Irak". |
La guerre du Liban : une solution politique peut être imposée
La destruction du Liban est un drame récurrent, qui, dans le passé, a déjà connu des solutions. Les attaques du Hezbollah sur le territoire d'Israël ont provoqué en 1982 " l'Opération Galilée ", c'est-à-dire l'invasion de l'armée israélienne jusqu'aux faubourgs de Beyrouth. Les accords de Taëf de 1989 avaient permis de stabiliser durablement la situation : avec l'aval des Etats-Unis, les troupes syriennes ont sécurisé la frontière du Liban et il faut noter que jamais l'état d'Israël ne s'est plaint de la proximité de ces troupes à sa propre frontière. En échange, la Syrie se rétribuait de ses frais en prenant le contrôle financier du port de Beyrouth et d'une partie du commerce international libanais. Le redressement du Liban sous l'énergique impulsion de Rafik Hariri laissait espérer la reconstitution d'une armée libanaise et une transition en douceur. D'autant que de son côté, le Hezbollah cherchait à sortir de ses cantonnements militaires pour se reconvertir dans la politique, comme l'avaient fait jadis les généraux israéliens. Mais l'assassinat du Premier Ministre libanais a suscité une telle émotion et un tel ressentiment à l'égard de la Syrie suspectée d'en être l'organisatrice, que le Gouvernement français a exigé de façon compulsive, et obtenu par la Résolution 1559 des nations Unis, le retrait de toutes les forces syriennes du Liban. Cette manuvre a laissé le Hezbollah sans contrôle et le processus de 1982 recommence. Des députés avaient mis en garde le gouvernement sur les conséquences néfastes de cette Résolution 1559. EN vain. Où est aujourd'hui la solution ? Il est inutile et même absurde d'accuser la Syrie de ne plus faire régner l'ordre à la frontière, alors que nous l'en avons nous-même chassée. La réduction du Hezbollah au silence des armes ne peut se faire par la parole mais seulement par une force armée. Dire par ailleurs que l'armée libanaise doive faire régner l'ordre relève de l'incantation quand on sait que les forces du Hezbollah dépassent de loin, aussi bien en logistique qu'en résolution, celles de l'armée du Gouvernement libanais. Enfin, il faut être prudent quand on parle d'une force internationale d'interposition puisque celle-ci existe sous la forme d'une troupe française de la Finul et qu'elle est toujours restée totalement étrangère aux évènements. Il n'y a, on le sait, qu'une armée arabe qui puisse réduire le Hezbollah, et il y a peu de pays arabes qui disposent de militaires aguerris en dehors de la Syrie et de la Jordanie. Mais aucun de ces deux pays n'en a certainement le désir. Comment les intéresser à participer à une force internationale ? La réponse coule de source : en les faisant participer à la vie internationale. Pour cela, il faut sortir de l'ignorance des menaces, trouver des politiques capables de conduire un dialogue positif avec ces pays, inciter les chefs d'état à sortir du cadre émotionnel de leurs relations personnelles qui occulte parfois la conscience de l'intérêt des peuples et de la paix. Ce n'est pas seulement la survie du Liban qui l'exige, c'est aussi l'avenir d'Israël. Car même avec la force atomique, la guerre d'extermination qu'il conduit est une impasse pour son peuple. En cas de refus de ce pays, la communauté internationale a tous les moyens d'exiger la mise sous contrôle international des forces atomiques d'Israël, afin de restaurer le calme et la paix
Didier Julia |
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