Mohamed Mounir El Majidi,
le vice-roi du Maroc

Mounir el Majidi, surnommé 3M, est sans doute l’homme qui compte le plus au Maroc, après le roi Mohammed VI. Principal conseiller du maître du pays, il est aussi son secrétaire particulier et le responsable de ses affaires financières. Les deux premiers volets de ses fonctions officielles suffiraient à faire de lui un homme puissant. Le troisième l’a élevé au rang d’incontournable.

Al Majidi est à la tête d’un montage complexe. Au coeur, se trouve la SNI (Société nationale d’Investissement), la plus grosse holding marocaine. La SNI est détenue à 60,40% par la COPROPAR (Société commerciale de promotion et de participation) qui représente des intérêts de la maison royale, comme le groupe ERGIS (ex SIGER) lui aussi associé à la SNI.

En septembre 2003, la SNI a pris le contrôle du groupe ONA (Omnium nord africain) fondé en 1934 au Maroc par le Français Jean Épinat. A l’indépendance, en 1956, par le biais de SIGER, la famille royale est entrée dans le capital d’ONA. En 2010, l’absorption de l’ONA par la SNI était consacrée.

On trouve dans ce montage d’autres structures s’enchevêtrant les unes et les autres dans un ballet de participations : la Group invest, la Star Invest, la Star finance, la Providence holding, la Yano participation etc...

Toutes ses sociétés génèrent 8% du PIB du Maroc. Elles bénéficient du soutien de l’exécutif pour mener à bien leurs affaires, quant au législatif, sous influence royale, il n’a qu’à bien se tenir. La Justice est priée de se tenir à l’écart.

Majidi doit sa bonne fortune à sa connaissance de Nawfal Osman, le fils d’Ahmed Osman et de la princesse Lalla Nuzha, elle même soeur de Hassan II, le défunt roi. Après des études à Strasbourg, il a travaillé à la SAGEM dans cette ville avant de reprendre ses études à la Pace University de New York. Puis, de retour au Maroc, il a travaillé pour l’ONA et a tenté sa chance en créant une entreprise de publicité, FC Com. Entré au service du roi peu après le couronnement de Mohammed VI en 1999, Majidi a alors fait de FC Com le premier fournisseur d’espaces publicitaires du royaume.

Nous ne sommes pas loin au Maroc du modèle mis en place par Ben Ali en Tunisie. A la différence près, qu’en France, personne ne parle du cas marocain.