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octobre 2010
Ed Miliband a gagné les élections
internes du Parti travailliste britannique. Il en sera donc le
patron. Mais il a gagné contre un autre Miliband, David,
son frère. Âgés respectivement de 40 ans
et de 45 ans, ils sont les fils dun communiste notoire.
Tous deux ont poursuivi de brillantes études et, par le
passé, fait partie du gouvernement de sa Gracieuse Majesté.
La faveur de la presse allait à David, mais Ed a été
élu par la volonté des syndicats. Pour une raison
simple, contre la politique de Tony Blair, il veut un «
retour aux fondamentaux de la gauche ». Marion,
la mère dEd et de David, en revanche, na voté
pour aucun de ses fils. Elle leur préférait Diane
Abbott, noire dorigine jamaïcaine, dont le discours
plus « proche du peuple » lui convenait mieux.
Visite des racines dune famille. Faisant preuve dune résistance opiniâtre, les Polonais parviennent à repousser la marée russe devant les portes de Varsovie. Détail, à Komarow, ils livrent alors la plus grande bataille de cavalerie depuis 1813 et lune des dernières de lHistoire. Après la défaite bolchevique, Samuel senfuit en Belgique, cherchant refuge auprès de la communauté juive, et sinstalle à Bruxelles, où il rencontre sa future femme, Renia, elle aussi venue du quartier juif de Varsovie. Selon certains, il est un habile maroquinier, pour dautres, un colporteur vivant en marge de la société. Le 7 janvier 1924, naît un petit garçon, auquel il donne le nom très à la mode dAdolphe. Viendra plus tard une fille, appelée Anne-Marie. En mai 1940, à lentrée des troupes allemandes en Belgique, la famille veut fuir vers la France en embarquant sur un train pour Paris. Mais elle le manque. Sous limpulsion de son fils Adolphe, qui na que 16 ans, Samuel décide alors de quitter avec lui la Belgique, laissant la petite fille, âgée de 12 ans, et sa mère. Les deux hommes, semble-t-il, dirigent dabord leurs pas vers la frontière française. Puis changeant leurs plans, rejoignent Ostende, où ils parviennent à sembarquer sur le dernier bateau partant pour la Grande-Bretagne. Arrivé sur le sol anglais, le petit Adolphe sempresse de changer son nom en Ralph, moins sujet à polémiques. Avec laide de la Commission internationale pour les réfugiés, il parvint à reprendre ses études et rejoint même la « London School of Economics » (LSE), une faveur pour un étranger. Le jeune Ralph, faut-il dire, sait se trouver des appuis. Il clame aussi son engagement marxiste, sans doute hérité de son père. Une position plutôt bien vue depuis lentrée de lURSS dans la guerre aux côtés des alliés. Posant sans doute un peu, il affirmera même sêtre rendu adolescent sur la tombe de Karl Marx, à Londres, pour prêter un serment solitaire de fidélité à « la cause des travailleurs ». A la LSE, Ralph se trouve un protecteur, Harold Laski, un professeur membre du bureau du Parti travailliste. Bien quil continue de clamer son marxisme, sans doute sur le conseil du maître, il nentrera jamais au parti communiste. Il faut néanmoins payer son écot au pays daccueil et, en 1943, il se voit contraint deffectuer son service militaire. Avec laide de Laski, il se fait verser dans la marine et ne sera démobilisé quen 1946, après avoir participé au débarquement de Normandie et à la libération de la Grèce. La famille se réunit alors en Grande-Bretagne. La mère et la soeur de Ralph ont survécu protégées dans une ferme française de la région de Mons. En 1961, le jeune homme épouse Marion Kozak, juive tchèque, qui elle aussi a échappé aux nazis grâce à des amis non-juifs. Ralph aura pourtant ces mots terribles : « Je pense quil y a une tendance antisémite, même faible, dans tout non-juif ». Après la guerre, avec le soutien de ses amis, il devient professeur à la LSE, de 1949 à 1972, puis de 1972 à 1978 à lUniversité de Leeds. Dans ses notes, il écrira : « Le climat politique à la maison tendait généralement à gauche. Il nétait pas pensable quun Juif, notre sorte de Juif, le Juif artisan-travailleur, auto-employé, pauvre, de langue yiddish, inassimilé, non-religieux, soit autre chose quun socialiste ». Il mourut en 1994, devenu un théoricien marxiste respecté. Ses fils ont pris la suite, mais « en entrant dans le siècle ». Plus question pour eux de remettre en question le système déconomie de marché, comme sy attachait leur père. Ils se contentent de « combattre les injustices » et de « protéger les victimes potentielles ». Cest nettement plus porteur quand on est entré dans le système. |
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