novembre 2005
Le 12 juin 1941, un document signé par les neuf gouvernements européens en exil à Londres déclarait : " Après que nous ayons remporté la victoire, devrons-nous continuer à vivre dans la crainte d'une nouvelle guerre ? Ne pourrions-nous pas nous assigner un but plus élevé que la victoire militaire ? Ne serait-il pas possible de rendre la vie meilleure pour tous les pays et pour tous les peuples et détruire ainsi, une fois pour toutes, les germes de la guerre ? " Le 7 octobre 1944, les représentants des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la Chine et de l'URSS se réunissaient à l'hôtel de Durnbarton Oaks et proposaient à tous les peuples du monde un projet d'organisation mondiale. Aujourd'hui, deux instances dominent la vie des Nations unies. L'Assemblée générale, aux travaux de laquelle participent de droit tous les États, et le Conseil de sécurité, composé de onze États membres, dont cinq permanents. Ces deux structures produisent des " Résolutions " mais seul le Conseil de sécurité jouit du pouvoir de " prendre des mesures militaires contre un agresseur. " |
A la date d'aujourd'hui, l'Assemblée générale a produit 11 069 Résolutions. Le Conseil de sécurité, 1633. Il y a quinze ans, une Résolution du Conseil a pesé d'un poids non négligeable sur l'Histoire de l'humanité. Il s'agit de la 678, du 29 novembre 1990. Elle autorisait " les États Membres, qui coopèrent avec le gouvernement koweïtien... à user de tous les moyens nécessaires pour faire appliquer la résolution 660 (1)... pour rétablir la paix et la sécurité internationales dans la région... " Résultat, le 17 janvier 1991, les alliés lançaient leur offensive aérienne contre l'Irak. Le 24 février 1990, débutait l'attaque terrestre. De l'Assemblée générale,
une autre Résolution
fait date. La 181,
du 29 novembre 1947, sur " la question palestinienne,
" établissant " le plan de partage " du
protectorat britannique entre " les juifs et les Arabes.
" Ainsi naquit Israël, d'une Résolution
des Nations unies. La seule légitimité dont puisse
se réclamer l'Etat juif, une absence de 1900 ans valant
un abandon de souveraineté. La Résolution 89, du 17 novembre 1950, émise par le Conseil de sécurité, par exemple, " invitait " au " rapatriement des Arabes " des terres dont ils avaient été chassés. La Résolution 242, du 22 novembre 1967, " soulignant l'inadmissibilité de l'acquisition de territoire par la guerre " demandait " le retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés... " La Résolution 452 du 20 juillet 1979, enfin, estimait que " la politique d'Israël qui consiste à établir des colonies de peuplement dans les territoires arabes occupés n'a aucune validité en droit et constitue une violation de la Convention de Genève (2) relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre... " Il est vrai, Israël n'est pas seul à fouler aux pieds les Résolutions des Nations unies. Quand ils n'obtiennent pas le soutien des autres pays, les Américains agissent de même. On l'a vu lorsque, déclenchant en 2003 la guerre contre Saddam Hussein, ils ont dépêché leur armée en toute illégalité. Autre cas, celui de la Résolution 54/21 de l'Assemblée générale, du 18 novembre 1999, évoquant la " Nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier appliqué à Cuba par les États-Unis. " Ceci parce ce qu'une Résolution précédente, la 51/22, prohibait déjà les blocus " imposés unilatéralement par un État quel qu'il soit. " On comprend les États-Unis
et Israël mal placés pour réclamer des sanctions
contre les pays qui violent les lois internationales.
(1) La résolution 660
exigeait " que l'Irak retire immédiatement et inconditionnellement
toutes ses forces " du Koweït. |
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Jean Isnard, Consultant au: Centre de recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001 |