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Beaucoup sinterrogent sur la manière dont les quatre otages français capturés à Arlit (Niger) ont été libérés. Quelques infos sont remontées jusquà nous. On sait que la politique des autorités françaises était désormais de ne plus payer pour récupérer les otages. Non par souci déconomie mais pour bloquer un commerce qui se tarira de lui-même le jour où il perdra sa raison dêtre, largent. Cependant, François Hollande souhaitait clore un dossier laissé pendant par son prédécesseur. En juin dernier, il a chargé le Président du Niger, Mahamadou Issoufou, de régler le problème en obtenant la libération des otages. Du même coup Hollande a mis hors jeu les réseaux officieux qui sactivaient. Sans attendre, Issoufou a chargé
Mohamed Akotey détablir les contacts. Celui-ci est
un ancien chef rebelle touareg, rallié et devenu depuis
le président dImouraren, filiale dAreva au
Niger. Nous lavons rencontré à plusieurs
reprises. Il a des contacts avec la plupart des notables touaregs
du Mali, de lAlgérie et du Niger. Quelques semaines
avant le déclenchement du soulèvement du Nord Mali,
en janvier 2012, il avait même rencontré Iyad Ag
Ghali, le chef de la tendance islamiste des rebelles touaregs. Quelques semaines plus tard, Hollande reçoit un message dIssoufou. Cest daccord pour récupérer les otages, mais il faut payer ! Hollande est pris de court. Issoufou insiste : « Il faut largent dans 24 heures ou cest foutu », dit-il. Notre Président na rien dun marchand de tapis. Il nest pas non plus habitué à subir ce genre de pression. Il cède. Areva et Vinci, les sociétés pour lesquelles travaillent les otages, paieront, permettant ainsi aux autorités françaises de jurer quelles nont pas versé un sou. En tout les cas, selon nos sources, et contrairement à larticle de Jacques Follorou dans « Le Monde », les 24 millions versés aux ravisseurs ne sortent pas des caisses de la DGSE. En revanche, dautres factures
vont être à payer. Lassassinat des deux journalistes
français de RFI, le 2 novembre à Kidal dans le
Nord Mali, en est lavant-goût. En effet, selon toute
probabilité, il sagit dune tentative de rapt
manquée. Il faut renouveler le stock dotages ! Doivent
penser ces marchands de lignoble. Enfin, et cest sans doute le pire, on ne peut pas douter que des accords de non-agression aient été passés entre AQMI et lautorité nigérienne à loccasion des négociations. En gros, « fichez nous la paix à lintérieur de nos frontières et nous vous laisserons circuler librement entre la Libye, devenue votre zone dapprovisionnement, et le Mali, votre secteur de combat ». En clair, envoyant Issoufou au charbon, nous lavons mis dans la position qui a valu sa fin à ATT, le Président déchu en mars 2012 au Mali. Suite à notre demande de servir dintermédiaire, il trouvait son profit dans le commerce des otages et sest laissé gagné par la facilité voyant dans les trafiquants et les jihadistes des partenaires fréquentables. Alain CHEVALERIAS |
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